Si les rattachistes veulent atteindre, dans les urnes, le score de 5% ( ils sont actuellement pour les deux partis, à 2,5%) indispensable pour pouvoir envoyer des représentants au Parlement wallon, ils doivent nécessairement changer de stratégie :
1) Le RWF doit se "déscotcher" du RBF et délaisser le slogan tout-à-fait irréaliste de "Bruxelles, région de France". Les élections qui viennent d'avoir lieu l'ont démontré une fois de plus : le rattachisme n'est pas porteur à Bruxelles et dans sa région, où le RWF n'a récolté que 0,30% des voix, alors qu'il en a obrenu 2,2% dans la province de Namur. Il est évident que ce score minable de 0,3% - qui est même en baisse par rapport à 2004 - décrédibilise le RWF. Les Bruxellois les plus anti-flamands votent pour le FDF dans la région et pour l'Union francophone (UF) dans le Brabant flamand (le fameux BHV) - deux partis dont les dirigeants se sont déclarés résolument anti-séparatistes. Les 75.516 francophones qui ont voté pour l'UF ne sont ni flamands, ni wallons; ils sont "Belges". Point.
2) Le RWF et le parti WALLONS doivent avoir des contacts et essayer de s'entendre en vue, sinon de fusionner, du moins de constituer, pour la prochaine échéance législative, un cartel comme celui qui faillit se réaliser en 2006. La plateforme commune à négocier serait la formule de "l'Union-intégration" à la France, qui devrait pouvoir rallier les indépendantistes francophiles, puisqu'elle postule le maintien d'une identité wallonne dans une région française disposant d'une autonomie aussi large, si pas plus, que dans l'Etat fédéral belge actuel ( art. 72 de la Constitution française).
3) Les rattachistes doivent contribuer non à raffermir un "front francophone" contre la Flandre, mais à constituer un"front autonomiste/séparatiste" contre l'Etat belge. Un Manifeste commun wallo-flamand pour une séparation à l'amiable déstabiliserait bien plus l'Etat belge que la politique anti-flamande actuelle du RWF. L'argument selon lequel les Flamands voudraient maintenir une "Belgique coquille vide" pour en retirer les avantages encore possibles est faux, puisque la pupart des nationalistes du Nord - et en particulier la N-VA - veulent la fin de la Belgique le plus tôt possible !
Tout ce que "Liège-France" propose est logique et cartésien, pour reprendre une expression d'un dirigeant du parti Ecolo. A défaut d'accepter d'emblée ce changement de stratégie, espérons du moins que l'on accepte d'en débattre dans les assemblées de militants, aussi bien au RWF qu'à WALLONS. Ce sera déjà un grand progrès et une victoire pour l'esprit démocratique !
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15 commentaires:
Le point de vue de "Liège-France" est d'une logique imparable, mais va tout-à-fait à l'encontre de celui de M. Gendebien et des ambitions de celui-ci, qui s'en tient au crédo qu'il a rédigé dans son livre "Le choix de la France".D'autre part, que vont en penser M. Jacques Lenain et les milieux français qu'il représente, qui semblent tenir beaucoup à maintenir l'influence de la France à Bruxelles. En manipulant les rattachistes ?
La stratégie du RWF, et en tout cas de ses militants les plus fervents, est celle du "tout ou rien". C'est la France ou rien. Ce qui dans la situation actuelle revient à choisir l'État belgo-flamand, plutôt que la Wallonie. Paradoxal, quand on sait que dans le passé monsieur Gendebien se battait pour l'autonomie de la Wallonie.
Comment concilier les points de vue quand on entend certains militants abhorrer une Wallonie indépendante puisqu'elle ne serait pas française ?
Nous ne parlons nullement de manipuler les rattachistes, mais de permettre aux partis rattachistes d'accéder au pouvoir en adoptant une stratégie séduisante à l'égard de nos concitoyens wallons.
Bien entendu, les affirmations d'André Schreurs vont à l'encontre de ce que dit Paul-Henry Gendebien, mais l'article de ce blogue est clair, limpide, lucide avec la réalité, en un mot: 'logique'. Une logique que je rejoins tout à fait!
En 2011, si le RWF et Wallons veulent plus d'élus, ils doivent se présenter en cartel présenter un programme et une stratégie en commun. Paul-Henry Gendebien, que je respecte, doit permettre ce cartel, modifier sa ligne politique en vue de présenter l'union-intégration à la République Française ou se retirer de la présidence du RWF!
J'irais même plus loin en affirmant que les rattachistes et indépendantistes wallons devraient proposer de travailler avec les nationalistes flamands! Pourquoi ne pas s'allier avec la N-VA et regrouper tous les partis rattachistes et indépendantistes sous une bannière commune?
Ce n'est pas pour changer de régime ou de système électoral que nous voulons nous réunir à la France, mais pour retrouver notre mère-patrie.
J'ai assisté à quelques réunions du RWF et ce que je n'aime pas dans ce parti, c'est toute cette propagande pour la laïcité. Pourquoi parler de cela, qui ne peut que déplaire à cetains francophiles et créer des divisions ? De ce point de vue là, je préférais le parti FRANCE.
Cher André,
Je vous livre ici mes sentiments personnels.
Ma position est exactement celle de la N-VA, sauf que je suis pour la réunion de la Wallonie à la France, alors qu'eux prônent un Etat flamand indépendant.
En d'autres termes, je ne suis pas de ceux que le prolongement de l'Etat belge, sous une forme bancale, satisfait. En outre, j'ai depuis toujours une conviction républicaine.
En fait, et c'est sans doute ce qui me distingue de Didier Melin, je suis réunioniste et je ne suis que ça !
Comme le disait Claude Eeerdekens à la première réunion de la commission d'études "La réunion à la France" (1), l'essentiel est de rappeler inlassablement qu'il n'y a plus rien à attendre de l'Etat belge et que la seule solution possible passe par la France. Peu importe, à ce stade, d'épiloguer sur la forme que doit revêtir le processus : assimilation, association ou intégration.
Une chose dont je suis par ailleurs convaincu : l'hypothèse d'entraîner Bruxelles dans l'aventure réunioniste relève de la pure utopie.
Avec mon amitié,
Jules (
(1) Une des commissions des Etats généraux de Wallonie
Je constate avec plaisir que Monsieur Gheude, personnalité wallonne bien connue, biographe de François PERIN, est du même avis que Monsieur Schreurs sur deux points essentiels :1)la N-VA et 2) Bruxelles.Espérons
Quant à l'idée d'un cartel "RWF-WALLONS" pour l'avenir, il faut préciser que le projet d'un tel cartel en 2006 émanait de Monsieur Gendebien. Monsieur Schreurs et Monsieur D'Heur, alors au parti FRANCE, ont soutenu vigoureusement ce projet, qui a échoué par la faute des autres dirigeants de ce parti (intégré à présent dans "WALLONS") qui s'y sont opposés.Espérons, là, que ce soient les dirigeants de WALLONS qui évoluent.
"Le nationalisme flamand a enfin un visage humain et démocratique (N-VA, LDD)", peut-on lire sur le site officiel du RWF de ce 11 juin. Bravo ! Voilà qui va clouer le bec aux néophytes-donneurs de leçons qui s'offusquent du point de vue de "Liège-France" concernant la N-VA...
Je viens de regarder le site du RWF. C'est bien exact et il faut souligner cette évolution intéressante vis-à-vis de la N-VA, qui rejoint le point de vue d' André Schreurs et de ses amis de Liège-France.Voilà qui va, je l'espère, donner à réfléchir à certains fanatiques antiflamands.
Mais je m'étonne qu'on ne signale pas sur le site les résultats du RWF de Liège, qui progresse pourtant lui aussi. Boycottage ? Méfiance ?Pénalisation de ceux qui ont osé participer aux EGW en bravant les consignes présidentielles ?Heureusement qu'il y a un blog avec son franc-parler comme le vôtre !
J'ai été voir aussi, pendant la pose de midi, et je remarque surtout que le site officiel ne dit pas un mot des résultats(!?) du RWF à Bruxelles : 0,3% et encore moins de voix qu'en 2004 !
J'espère que le RWF laissera tomber ce "RBF" qui nous ridiculise aux yeux "Européens" qui siègent à Bruxelles, et dont nos amis Français ne doivent pas être fiers...
Excusez-nous, mais vous avez voulu dire la "pause" de midi... Essayons de ne pas commettre de fautes de français. Nous supposons qu'il faut lire "aux yeux" des Européens? Mais nous vous remercions de votre commentaire, qui est très judicieux.
Le RWF-RBF a essuyé un échec électoral cuisant. J'étais moi-même candidat. L'accueil des citoyens était favorable mais il ne s'est pas traduit dans les urnes. Pensez-vous vraiment que le RWF aurait fait mieux que 1.4% en Wallonie sans le RBF? Un peu de modestie: 98.6% des Wallons ne se sont pas reconnus dans le programme du RWF.
L'idée d'"union-intégration" me plaît bien a priori. Mais les électeurs sont à des km de comprendre ces détails, pourtant très importants. Ce n'est d'ailleurs pas à l'ordre du jour. Ce qui compte aujourd'hui, c'est de faire une analyse posée et réfléchie de la situation, en évitant de formuler des attaques personnelles ou sectaires totalement contre-productives.
Je pense que nous devons avoir un discours plus madré, moins romantique: la France ne séduit pas, pour l'instant. La France est associée à Sarkozy et à la perte du peu d'identité wallonne ou bruxelloise que nous avons. Nous devons peut être nous inspirer de stratégie du mouvement flamand, moins directe. J'y réfléchis en restant posé.
La critique de Gendebien est facile. En ce qui me concerne, il a mon soutien total et absolu. Des adapations seront sans doute nécessaires mais il ne me semble pas intelligent, et encore moins courtois et productif, de s'attaquer à celui qui s'est battu pour notre cause en payant de sa personne. Vos propos sur les Bruxellois me blessent aussi.
L'amertume est mauvaise conseillère.
Cordialement.
Olivier
@ à Olivier Salomé :
Il n'y a aucune amertume. Tous les militants que je connais ont payé de leur personne, pas seulement le président. Le RWF n'a nullement "essuyé un échec électoral cuisant". Il a gagné 0,4%en Wallonie.A Namur, il a doublé son nombre de voix et atteint le score de 2,2% ! C'est uniquement le "RBF", à Bruxelles, qui a subi un échec cuisant, en stagnant depuis 10 ans à 0,3%. Et c'est normal, car la création du RBF a été une erreur. Les Bruxellois francophones, dans leur immense majorité, se sentent belges et beaucoup aussi européens, mais sûrement pas français. Il n'y a aucune comparaison possible avec les Wallons. Les uns et les autres ont des mentalités, des cultures et des intérêts différents. Vous imaginez les Bruxellois fêter le 14juillet comme 30.000 Liégeois le font chaque année? Il faut être réaliste. Je ne vois pas ce qu'il y a de blessant ou de discourtois à constater une évidence et à le dire, ni de considérer, au vu des faits, qu'un président a commis une erreur en créant ce RBF.Tout le monde peut se tromper et il est sain d'en débattre. Rien n'est pire, dans un mouvement ou un parti, que de vouloir imposer une "pensée unique".Un homme comme l'essayiste politique Jules Gheude,organisateur des Etats généraux de Wallonie, est de notre avis concernant Bruxelles. Voyez son commentaire ci-avant.
Bonsoir à tous, je lis votre blog régulièrement et je suis ce qu'on peut appeler un réunioniste de la nouvelle vague, probablement moins romantique que certains.
Je vous suis tout à fait dans la volonté de viser une association entre le RWF et les listes Wallons, c'est la solution du bon sens.
Par contre, on sent une méconnaissance criante de votre part de la politique flamande (lisez-vous les journaux flamands?), pensez-vous réellement que des partis tels que la NVA veulent une indépendance directe de la Flandre? Réveillez-vous, ils ne prendront jamais le risque de se priver de Bruxelles et de se mettre au ban de l'Europe, ils sont bien plus pragmatiques. Ils veulent une Belgique à leurs bottes avec une Wallonie asservie. C'est avec eux que vous voulez discuter?
Je ne vous suis vraiment pas dans votre admiration et votre volonté de collaboration avec la NVA, avez-vous déjà lu ce que pensent des Mark Demesmaeker, Geert Bourgeois ou autre des Wallons? Prenez la peine de vous intéresser à leurs propos dans la presse flamande, pas leurs déclarations édulcorées dans la presse francophone.
Certains ont des propos ignobles sur les Wallons, c'est là-dessus qu'ils basent leurs succès électoraux!
Collaborer avec eux? N'avez-vous aucune fierté?
Bien à vous et au plaisir de vous lire.
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