Oui, pourquoi ? C'est pourtant l'exercice philosophico-politique auquel se livre aujourd'hui, dans La Libre Belgique, Felice Dassetto, l'auteur de Le cinquième Royaume. Quelles bases sociales et culturelles pour une Belgique (con)fédérale ? (1) Son article a pour titre : Belgique et régions cherchent pensée.
D'emblée M. Dassetto livre la sienne, de pensée : Si on ne formule pas de manière urgente la question des appartenancs collectives, ce sont alors des références ataviques, nationalistes, ethniques qui se manifestent.
On pouvait penser, écrit-il, que ces bases allaient de soi. Telle était l'llusion d'une partie des francophones et des dirigeants flamands plus âgés pour qui "tout finit toujours par s'arranger"... Sans doute l'auteur pense t-il à des personnalités comme Wilfried Martens ou Mark Eyskens. Lucide, il pose la question : Quelles classes politiques dirigeantes ont encore un regard, une vision, des intérêts qui se situent à l'échelle de la Belgique et constate que ces leaders ne fournissent pas les bases sociologiques pour construire un devenir "belge".
C'est le débat relatif à l'existence ou non de ce qu'on a appelé, il y a une trentaine d'années, la "belgitude", c'est à dire, au delà des mots, de "la cohésion culturelle du pays". La question n'est pas tant de savoir si cette cohésion existe ou non, mais "de savoir si on a une envie quelconque de la construire ou de la reconstruire. Pour M. Dassotto, la réponse semble négative et pour y remédier, dit-il, il faudrait trouver une nouvelle référence commune dans le genre de "nation" ou de "patrie", mais avec d'autres mots car ceux-la sonnent désuets. Avec cette curieuse conclusion :Il faudrait une version complémentaire de l'histoire de Belgique et un complément aux programmes des partis...
L'auteur évoque bien, au passage, les hypothèses de la transformation pemanente -"work in progress", l'option confédérale et le "bye bye Belgium", mais ne poursuit pas l'analyse plus avant, comme s'il avait, à l'instar d' autres politologues, philosophes et sociologues "belges", une incapacité à raisonner dans l'optique pourtant la plus probable de toutes : la fin del'Etat belge. C'est pourtant clair. Le work in progress, à l'image, toutes proportions gardées, de "l'évolution créatrice" de Teilhard de Chardin, ne s'applique pas au petit royaume de Belgique qui, à tous points de vue, n'est vraiment pas le royaume des cieux...La juste expression est celle du grand quotidien britannique The Economist à propos de la Belgique : the job is done...
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12 commentaires:
Quelle perte de temps et de "matière grise", tous ces politologues et assimilés ! Et comme toutes leurs analyses sont vaines ! Comment ne se rendent ils pas compte que tout cela est dépassé, que c'est à "l'après Belgique" qu'il faut réfléchir ? Heureusement qu'il y a l'essayiste Jules Gheude et les chercheurs des Etats généraux de Wallonie. J'espère qu'ils vont poursuivre la tâche.
On trouve aussi de très bon articles sur le sujet dans la revue "Wallonie-France".
Pour la Belgique d'accord, elle s'évapore de plus en plus. Mais pourquoi parler des régions ? La flandre s'affirme continuellement, c'est d'ailleurs plus qu'une région, c'est une nation avec tous ses attributs : langue, culture, histoire, territoire, conscience populaire, identité forte. De quelle "pensée" a-t-elle besoin ? Le nationalisme peut être démocratique et en Flandre, il y a à la fois la référence à l'histoire et à la langue, mais aussi un projet collectif au point de vue social et économique.Et il y a aussi l'Art flamand, surtout les peintres - connu dans le monde entier. Bruxelles a aussi une forte identité, pas tant comme capitale belge, mais comme siège des institutions européennes. je crois d'ailleurs que l'avenir de Bruxelles n'est pas non plus dans la Belgique, ni dans un Etat ou une Fédération Wallonie-Bruxelles.
En Wallonie, l'identité est beaucoup plus faible, c'est une sorte d'identité en creux. Là, c'est exact qu'il faut chercher une "pensée" et revoir l'enseignement dans les écoles, mais pas dans le sens imaginé par Monsieur Dassetto. La pensée, en Wallonie, ne peut-être que française, sinon elle est sous-régionale. En Flandre, pour protester ou manifester, on chante le Vlaamse Leeuw. En Wallonie, peu de gens connaissent le Chant des Wallons.Cest La Marseillaise qu'on chante.
On ne chante pas la Marseillaise, ou alors dans vos rêves les plus fous. On chante la P'tite Gayolle.
On n'tchante nin li pt'tite gayole à Lidge. I n'a nouc k'èl kinohe. Mins ont tchante todis l'Marseillaise. Vinez ine fèye à Lidge li quatwaze di djulèt èt vos veurez kimint les Lidgwès fièstèt l'France.Cist annèye châle, y n'aveut co trinte mèye Lidgwès a Palais dès congrès. Mins po l'fyèsse "nationale", li vingt-è-onc, enn'aveut a nin pus ki 500 !
Traduction pour les non-wallophones: On ne chante pas "Li pt'tit gayole" à Liège! Personne ne la connait. Mais on y chante toujours la marseillaise. Venez une fois à Liège le quatorze juillet et vous verrez comment les liégeois fêtent la France. Cette année, il y avait encore trente mille liégeois au Palais des Congrès. Mais pour la fête "nationale", le vingt-et-un, il n'y en avait pas plus de cinq-cent!
Pour en revenir à nos moutons, c'est-à-dire à ces politologues, à ces "philosophes", à ces penseurs "bien pensants", Pascal Delwit et autres Dassetto, c'est-à-dire tous ceux qui renoncent obstinément à ouvrir les yeux, ceux-ci se complaisent indéfectiblement dans leur rêve. Ils se laisser bercer de leur illusion. Cette illusion, c’est la Belgique avec tout son cortège d’imbécillités, à savoir la pérennité de l’Etat belge, de son Roi, de sa Constitution, de son « unité fait la force », etc. etc. Ceux-là même qui veulent à tout pris trouver une âme à un pays qui ne peut pas en avoir, font de ce « pays », en réalité, une monstruosité, plus exactement une chimère. J’ai consulté, figurez- vous, le dictionnaire dont je dispose à la maison, à savoir « Le Petit Robert ». Que dit ce dictionnaire à propos de « chimère »? Eh bien, vous allez être édifié.
« CHIMERE : n. f. (1461 ; « absurde », adj., 1220 ; lat. chimaera : gr. khimaira « monstre mythologique »). 1° Myth. Monstre fabuleux à tête et poitrail de lion, ventre de chèvre, queue de dragon et qui crache des flammes. Bellérophon tua la Chimère. Fig. Assemblage monstrueux (vx). 2° (v. 1560). Vaine imagination. V. Fantasme, fantôme, folie, idée, illusion, imagination, mirage, rêve, songe, utopie, vision. Se repaître de chimère. Se forger, se créer des chimères. De vaines, de folles, de vagues chimères. Quitter ces chimères. « O chimères, dernières ressources des malheureux » (Rousseau). 3° (1808). Gros poisson (Holocéphales) au corps allongé et argenté. 4° Biol. Organisme (surtout plante crée artificiellement par greffe) composé de tissus de types génétiquement différents (appartenant à des génotypes différents). ANT. Fait, raison, réalité, réel ».
Qu’en dites-vous ? J’ai tout recopié textuellement, sans modifier un iota. Pour tout vous dire, ce fut une révélation !
Une chimère ! Oui, c'est bien ça, la Belgique est une chimère dans tous les sens du terme. Et il y a des sots qui espèrent que les gouvernements wallon et bruxellois seront constitués pour...le 21 juillet ! Quel rapport entre les Régions qui, dans les domaines où elles sont compétentes, sont des petites républiques et la fête belgo-monarchiste du 21 juillet ?
Le rapport, Monsieur Rasquin, est que la Belgique est un faux "Etat Fédéral". Cela transparait partout. Les entités fédérées de l'Etat "fédéral" Belge n'ont pas une connotation fédérale aussi authentique que les Länder de la République Fédérale Allemande par exemple. Voilà un vrai Etat Fédéral ! On peut poursuivre la comparaison avec la plupart des Etats Fédéraux modernes comme les Etats Unis d'Amérique, etc. etc. Non, la Belgique fait semblant. Elle nous ment. Le mensonge transpire de partout. Tenez, voici un exemple frappant. Je travaille dans un Organisme d'Intérêt Public qui s'appelle "Institut National ..." (Je n'indique pas tous les termes pour des raisons de discrétion déontologique). Pourquoi persiste-t-on à appeler cet Organisme comme ça et pas « Institut Fédéral … » ? La Constitution belge stipule pourtant bien en son article premier, déjà depuis belle lurette, que "La Belgique est un Etat Fédéral" !!! Ne cherchez pas à comprendre, c’est d’une l o g i q u e b e l g e ! C’est du belge ! En réalité, l'Etat belge fait semblant. Il fait tout semblant ! Sous couvert d'appellation "fédéral", l'Etat belge poursuit un objectif caché, celui que reconstituer une Belgique partout francophone, telle qu’elle a existé par le passé. Un objectif non-avoué mais bien réel. Regardez les revendications d'habitants "francophones" (pas Français !) dans les communes flamandes autour de Bruxelles, à facilités ou non. Il s'agit d'une nouvelle colonisation, celle du territoire flamand par des belges francophones. L'impérialisme belge francophone refait surface ! Ce phénomène belgicain est extrêmement malsain et je dirais même plus, tout à fait malfaisant. Pour le stopper, il n'y a qu'un seul moyen: il faut stopper la belgique ! (b en minuscule, s.v.p. !).
C 'est comme la Loterie "nationale". Il faudrait dire "fédérale" et écrire "Loto" et pas "Lotto" avec deux "t".En France, on l'écrit avec un eul "t".
Mais Josette, ce sont les Français qui n 'ont pas voulu qu'on écrive Loto en Belgique et qui ont imposé Lotto. Car voyez-vous, il y a (avait ?) une équipe cycliste belge (excusez ce gros mot) qui s'appelait Loto avec un t, notez le bien. Lorsque cette équipe a voulu participer au tour de France, cela lui fut interdit car le Loto avec un t était monopole de la Française des Jeux qui ne pouvait supporter aucune concurrence sur son territoire national. C'est ainsi que Loto devint Lotto en Belgique (houuuuu) pour que l'équipe cycliste sponsorisé par l'ex loterie coloniale puisse participer aux diverses manifestations organisées en France.
Permettez-moi en outre de vous dire que j'ai habité pendant 5 ans rue Léon Frédéricq, juste à côté de la trémie sous la Dérivation. Le public venant au Palais des Congrès viennent essentiellement pour le feux d'artifice tiré depuis les berges de la Meuse. Ce qui est normal vu que c'est le seul tiré dans la ville.
Et moi qui habite à liège depuis 35 ans, je n'ai jamais entendu quiconque chanter spontanément "La Marseillaise"
Par conte la Pt'tit Gayole, oui.
Je pense effectivement que la Belgique n'en a plus pour des lustres.
Je suis nettement plus réservé sur un rattachement à la France.
Quand je présidais les "Amitiés Françaises" qui organisent chaque années les festivités et les cérémonies du 14 juillet, je puis vous assurer que la foule reprenait en choeur la Marseillaise que je faisais diffuser par haut-parleurs. A cette époque, il y avait environ 15.000 spectateurs, pas 30.000 comme à présent, mais ils étaient très fervents. C'est une question d'homme. Le président qui m'a succédé est essentiellement un "festif" pour qui le 14 juillet est une occasion d'organiser une grande fête. Quant au feu d'artifice, vous faites erreur, ce n'est pas le seul. On en tire un également le 15 août et lors des Fêtes de Wallonie...Par contre, le 21 juillet, les belgicains parviennent à peine à rassembler 500 personnes au boulevard d'Avroy avec un petit bal minable...
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