Ce qui frappe le plus, quand on analyse les résultats des élections régionales, c'est le contraste de plus en plus marqué entre les votes des Flamands et ceux des Wallons.
C 'est l'image la plus frappante du scrutin, écrit Véronique Lamquin dans Le Soir : le Nord a accentué son virage à droite, alors que le Sud a choisi la gauche, bardée de vert. Et la journaliste ajoute : Un incroyable contraste qui ne manquera pas de rendre plus complexe encore la gestion de la Belgique fédérale.
Le grand quotidien flamand De Standaard fait la même constatation: Au lendemain du 7 juin, la Belgique se réveille dans deux pays différents : la Flandre, où l'on a clairement voté pour le centre droit et où les partis qui plaident pour une réforme de l'Etat plus approfondie ont reçu un mandat de l'électeur, et à côté de cela une Belgique francophone de gauche, où le MR a gaspillé sa victoire de 2007 et où le PS et Ecolo sortent glorieusement des urnes. Et de préciser : La réforme de l'Etat n'était pas l'enjeu des élections régionales, mais un jour plus tard, le dossier de la réforme institutionnelle et socio-économique absolument nécessaire de la Belgique se retrouve au menu de tous les gouvernements de ce pays, ou plutôt des deux pays(1).
En ce qui concerne les écolos, force est de constater que la vague verte, partie de la Wallonie et de Bruxelles, n'a pas atteint le rivage de la Flandre. Alors que ceux-ci doublent leur score et atteignent près de 18% en Wallonie et à Bruxelles, Groen perd un pourcent en Flandre,où il ne recueille que 6,6%, mettant à mal le "modèle belge des Verts" souvent évoqué par M. Javaux. Le rapprochement est par contre évident entre les Verts wallons et bruxellois, et ceux de France où, sous la conduite de Daniel Cohn-Bendit et de José Bové associés, Europe écologie a obtenu 14% des voix au scrutin européen. M. Javaux y a d'ailleurs fait allusion...
En Flandre, il est réjouissant de relever le fort recul du Vlaams Belang - qui demeure néanmoins le deuxième parti après le CD&V. Si l'on additionnne les scores réalisés par les trois partis nationalistes flamands - le V.B, la LDD et la N-VA, on voit qu'ils totalisent ensemble près de 40% des voix...
Face aux indépendantistes flamands, les rattachistes wallons qui, comme eux, souhaitent la disparition de la Belgique fédérale, ne pèsent pas lourd électoralement. Contrairement à ce que semblaient indiquer les premiers résultats, le Rassemblement Wallonie-France (RWF) a néanmoins progressé - surtout dans le Namurois (2,2%)- passant pour l'ensemble de la Wallonie de 1 à 1,30%. Si l'on y ajoute le score de "WALLONS" (0,50%), on obtient le chiffre de 1,80%; soit pas loin des 2%. A Bruxelles par contre, comme il fallait s'y attendre, le RWF-RBF n'a draîné que 0,40*% des voix.
(1) Rapporté par La Libre Belgique du 8 juin.
4 commentaires:
Le RWF aurait de bien meilleurs résultats s'il adoptait une autre stratégie. Les Wallons ne souhaitent pas un changement radical de régime et de système électoral. Beaucoup d'entre eux sont prêts à se tourner vers la France - 49% ont dit les sondages -si la Flandre provoque la scission de la Belgique, mais au lieu de leur parler de "république", de "laïcité", de "scrutin majoritaire à deux tours", etc, il faudrait au contraire les rassurer que leur mode de vie ne changerait guère en cas de rattachement et que la France respecterait leur identité et leurs traditions, en accordant à la Wallonie un statut d'autonomie particulier comme le permet l'aticle 72 de la Constitution française. Il faudrait aussi que le RWF soit dirigé par un autre président, à l'esprit ouvert, travaillant en équipe et vraiment rassembleur.
Quand on lit le blog "de campagne" d'un rattachiste qui ne cesse d'ensencer M. Gendebien en grandes lettres et consacre le plus clair de son temps à taper sur les Flamands, on se rend compte que, malheureusement, certains ne comprennent rien et font plus de tort que de bien à la cause qu'ils veulent défendre. Sur ce blog, c'est vraiment n'importe quoi. Quel manque d'ouverture d'esprit et d'intelligence !
On attend un sursaut d'intelligence de la part des militants du RWF.
Dans le courrier de "La Libre" d'aujourd'hui, un lecteur, M. Richard Debourcy, reprend votre expression : FLANDRE ET WALLONIE DEUX PAYS. "Les populations du Nord et du Sud manifestent en effet dans leurs choix politiques une volonté de plus en plus nette de vivre et de s'organiser comme deux entités différentes", écrit ce lecteur, qui ajoute :"Sans parler de Bruxelles-Capitale qui, elle aussi, tient à un statut particulier". Voilà quelqu'un qui voit vraiment clair !
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