mardi 1 septembre 2009

Credo confédéraliste. Bis.

Dans Le Soir de ce mardi 1er septembre, M. Pascal Delwit, professeur de science politique à l'ULB fait la même analyse que nous à propos du credo confédéraliste prononcé dimancge au pélérinagze de l'Yser. "A Dixmude, écrit-il, la Flandre rêve de pousser la logique confédérale à son extrême".
A la question "Quelle est la portée de la déclaration de M. Baeten ?", M. Delwit répond : "On peut la voir, dans une certaine mesure, comme l'énonciation dure d'une pratique soft qui considère de plus en plus, le plus souvent implicitement, mais aussi explicitement, que le premier degré, c'est le niveau régional, avant le niveau fédéral et que l'on doit, de plus en plus, rentrer dans une logique confédérale au sens propre : c'est-à-dire défaire la fédération et refaire quelque chose à partir des entités (con)fédérées(...) C'est une considération relativement générale en Flandre aujourd'hui(...) Si les propos de Walter Baeten ne plaisent sans doute pas à des personnalités comme van Rompuy ou Dehaene, ils reflètent une réalité de plus en plus tangible culturellement et institutionnellement".
M. Delwit est d'avis que le problème budgétaire que veut résoudre la Flandre pour 2011, s'il met provisoirement au deuxième plan la réforme de l'Etat, ne pourra néanmoins occulter le problème communautaire, en ce qui concerne en tout cas BHV et la non-nomination des trois bourgmestres de la périphérie bruxelloise, car selon l'avis de la Cour d'arbitrage (devenue Cour constitutionnelle), les élections fédérales prévues en 2011 ne peuvent être organisées dans le contexte actuel, c'est-à-dire tant que le problème de BHV n'est pas résolu.
A cet égard, l'interviewer fait observer que M. Walter Baeten "a une solution toute prête : supprimer les élections fédérales ! Qu'est-ce que cela signifie, demande-t-il à M. Delwit, la fin de la Belgique?". Réponse du politologue : "C'est, comme je l'ai dit, pousser la logique confédérale jusqu'au bout : défaire l'Etat et le refaire au départ des entités fédérées-des Etats fédérés(Deelstaten) comme on dit en Flandre -; la fédération n'existe plus et le pouvoir revient entièrement aux entités fédérées qui reconsidèrent ce qu'elles peuvent encore faire ensemble" . On notera avec intérêt que cette prééminence des entités fédérées par rapport au fédéral "existe aussi, relève M. Delwit, dans certains secteurs du monde politique wallon".
Cette dernière observation confirme ce que nous pensons depuis longtemps, c'est-à-dire que les Wallons ont autant d'intérêt que les Flamands à la transformation de la fédération belge actuelle, qui ne fonctionne manifestement pas, en une vraie confédération au sens juridique du terme, même si ses trois (ou quatre) composantes ne procèdent pas chacune à une proclamation d'indépendance. Dans les faits, cela revient au même.
Grâce au confédéralisme, la Wallonie disposera - tout comme la Flandre- de beaucoup plus de compétences, avec un droit implicite de sécession, qui lui permettrait, si nos concitoyens le veulent, de se prononcer par réferendum pour la réunion à la France. Le droit de sécession figurait d'ailleurs dans la plupart des projets fédéralistes élaborés par le Mouvement wallon.
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2 commentaires:

Claude Thayse a dit…

Belle évolution de Pascal Delwit !

Guy Doneux a dit…

M. René Thirion a le culot et l'indécence d'écrire sur son blog que les amis de M. Schreurs et les sympathisants de Liège-France "hurlent avec les loups flamands en véritables collaborateurs de l'oppression majoritaire de la Flandre sur le pays"...
On sait que, chez ce bloggeur qui se prétend rattachiste, tout est viscéral. Tout sauf la condamnation du régime belge que la Wallonie subit depuis trop longtemps, mais qu'il se garde bien de dénoncer. Serait-ce un de ces anciens belgicains qui ne sont devenus "rattachistes" que par dépit? On le croirait volontiers, quand on sait qu'il provient d'une famille ultrabelge et monarchiste, son père, à ce qu'il dit lui-même, ayant été un fervent léopoldiste lors de la Question royale! Evidemment, il y a un gouffre entre ce passé et cette sensibilité et ceux de M. Schreurs (et de ses amis), dont le père et la mère ont été très actifs dans la Résistance et en ont été récompensés par la Croix de guerre...Ce pauvre Monsieur, aveuglé par sa haine antiflamande, ne comprendra jamais que seuls les Flamands sont en mesure de faire s'évaporer la Belgique, grâce à l'importance des séparatistes qui représentent au Nord 37% ! Il le reconnaît lui-même : ce n'est pas avec son score de 1 à 2% que le RWF fera bouger les choses, même s'il doublait son nombre de membres.