mercredi 2 septembre 2009

Un nouveau "Walen buiten" ?

Les habitants d'Ottignies et les étudiants qui occupaient le bureau de poste de Louvain-la-Neuve, ont été évacués hier de force par la police, à la suite d'une mesure de rétorsion prise par la direction générale de La Poste. Alors que près de 12.000 étudiants fréquentent l'UCL, cette direction, aux mains des Flamands, a en effet maintenu sa décision de fermer ce bureau, considéré sans doute comme non-rentable.
Non seulement, cette fermeture illustre la funeste politique ultralibérale de l'"Europe de Maestricht", qui ignore de plus en plus la notion de service public, mais elle aurait aussi, selon certains dires, un aspect nettement communautaire. Hier, un étudiant interviewé par la RTBf ou RTL, faisait observer que, tandis que La Poste supprimait le bureau de Louvain-la-Neuve, elle en maintenait deux à Leuven pour les étudiants de la KUL...C'est un nouveau "Walen buiten" a-t-il déclaré.
Autant nous préconisons des accords avec les séparatistes flamands pour réaliser la partition de la Belgique, autant nous appelons à la résistance devant des menées impérialistes flamandes comme celles de La Poste, dont le grand patron, M. Thijs, est un "vlaamsvoelend", aussi longtemps que la Belgique existe. Cette affaire nous donne l'occasion de préciser notre point de vue à ce propos.
Dans La Libre de ce jour, M. Jean-François Nandrain, criminologue et enseignant, après avoir rappelé le rôle social qu'avait la Poste avant la "libéralisation", explique que la "Nouvelle poste" ne poursuit plus qu'un seul but : la course au profit immédiat des actionnaitres. Le "public" est devenu "client". Les prix n'ont cessé d'augmenter pour un service en baisse constante de qualité. La Poste s'est copieusement moquée de nous en créant d'abord un timbre à deux vitesses ("normal" et "prior" qui n'était pas plus efficace), pour bien entendu ne garder finalement que le timbre le plus cher, comme tout le monde s'y attendait.Les facteurs sont soumis à un rythme effréné(...) La réduction des bureaux de poste (remplacés par de vagues lieux où acheter différents produits et dont Test-Achat a montré le manque de sérieux) rend la vie de centaines de milliers de personnes plus difficile. Mais les personnes agées,malades, infirmes et ne disposant pas de temps pour courir aux rares bureaux subsistants et surchargés, tout cela compte moins que le profit. Celui de La Poste. Ou plutôt de ses actionnaires, parce que les employés ne sont guère plus gras"... Bien au contraire, "des emplois passent à la trappe au profit de machines - plus rentables, mais pour qui ? Ni pour nous ni pour les employés"(...) C'est le règne des machines et du profit !
En France, même si les règles de la libre concurrence s'y appliquent comme dans les 26 autres Etats de l'Union européenne, l'esprit de service public, héritier de la Révolution, y est plus vivace et mieux respecté ; il s'inscrit dans les valeurs de la République et, de ce fait, constitue un socle beaucoup plus solide qu'en Belgique.

3 commentaires:

C. Thayse a dit…

Vous avez raison d'insister sur ces aspects. je vous invite à relire ce billet qui résumait deux interventions faites à l'époque où je participais aux activités du RWF : "Devoirs d’été : de Ghislenghien... à Louvain la Neuve"
http://www.claude-thayse.net/article-34431375.html
Cordialement

François Lambert a dit…

Vous venez d'écrire vous même pourquoi la Flandre n'abandonnera jamais la Belgique la première et ce sont plutôt les nationalistes flamands qui doivent espérer que les Wallons fassent le premier pas.

C'est en effet la Flandre qui aura le plus à perdre dans la disparition de la Belgique, elle qui possédant tous les pouvoirs politique , économique et judiciaire construit sa nation sur le dos de la Belgique et finalement de la Wallonie en lui refusant tout investissement et en captant à son propre profit l'essentiel des richesses.

A. Schreurs a dit…

Si la Flandre avait, comme vous l dites, "tout à perdre dans la disparition de la Belgique" fédérale, pourquoi les partis séparatistes - qui veulent donc la fin de la Belgique - recueilleraient-ils 37,1% des voix ? Le tout est de savoir quelle tendance l'emportera en Flandre.Mais dés-à-présent, les séparatistes flamands sont bien les alliés obnjectifs des rattachistes wallons et nous devons les encourager à aller jusqu'au bout de leur revendication indépendantiste. Certains, parmi les plus radicaux, sont même prêts à lâcher Bruxelles et à établir la capitale de la Flandre à Gand, pour pouvoir cfréer un Etat flamand indépendant. Par ailleurs, les Flamands plus modérés qui prônent plutôt un vrai confédéralisme - comme c'est le cas au CD&V - renoncent par le fait même à exercer toute hégémonie politique et économique sur la Wallonie, puisqu'ils veulent réduire considérablement le pouvoir (con)fédéral, le seul qu'ils pourraient instrumenter à leur profit !