dimanche 25 octobre 2009

"La Croix" et la bannière...Ne pas regarder l'avenir à reculons.

Le quotidien catholique français La Croix vient de se pencher sur le problème que constitue la scission de BHV. "S'invitant chez les Belges",ainsi qu'ils le feraient dans un pays bizarre comme l'Ousbékistan, il publie d'abord en première page une grande photo de la manifestation belgicaine - drapeaux et parapluies noirs-jaunes-rouges à l'appui - organisée l'an dernier par cette curieuse Mme Marie-Claire Houtard, promue star de la politique pendant un mois, avant de retomber dans un oubli définitif après avoir été accusée de malversations.
La Croix publie également une carte polititique "qui subdivise le Royaume en quatre zones : la région flamande, la région francophone, la région germanophone et la région mixte de Bruxelles capitale".
On ne reprochera pas à La Croix cette confusion entre les Communautés et les Régions de Belgique, le moins qu'on puisse dire est que l'architecture institutionnelle belge est des plus compliquée, par rapport à des pays normaux comme la France ou l'Allemagne . Comprendre cette tuyauterie est vraiment la croix et la bannière...
Mais où La Croix tient des propos aberrants, c'est quand, s'inspirant d' une chanson de Jacques Brel, elle écrit: "Si j'étais roi, j'enverrais les Wallons vivre six mois chez les Flamands et inversement". Jacques Brel est certes un grand artiste, avec une très belle voix, mais c'est un fransquillon belgicain et le plat pays qui est le sien n'est vraiment pas le nôtre !
Tant qu'à s'ingérer dans les problèmes "belges", La Croix eût été mieux avisée de rester dans le domaine du religieux , en faisant écho aux considérations et propositions de Jean-Emile Humblet
ancien sénateur du RW et membre d'Eglise Wallonie qui, dans La Libre de ce week-end, publie un courriel intéressant. Notre ami signale que le départ prochain du Cardinal Daneels pose à nouveau le poblème du découpage de l'Eglise catholique dans l'Etat belge. En résumé, il propose de moderniser les choses en s'adaptant au présent avec un archevêché flamand et un archevêché wallon séparés. Quant à Bruxelles, elle devrait avoir un évêque à part entière, et pas comme aujourd'hui un auxiliaire révocable à tout moment. Bref, il engage l'Eglise a tenir compte des vraies réalités en Belgique et à "ne pas regarder l'avenir à reculons".
Postez des commentaires

4 commentaires:

Claude Thayse a dit…

La Croix présente la Belgique comme ayant quatre régions, une néerlandophone, une germanophone, une francophone et une mixte.
Il n'est même plus question de la Wallonie...

Stéphane Dohet a dit…

La Croix ne se trompe presque pas, ces quatre régions existent. Ce sont les régions linguistiques de l'article 4 de la constitution fédérale. Elle s'emmêle les pinceaux en pensant que ce sont les Régions fédérées. Il est d'ailleurs bon de rappeler que ces 4 régions linguistiques sont les territoires des Régions et de la Communauté germanophone qui aspire à évoluer vers le statut de Région. La situation fédérale serait éminemment plus simple si à la place des Régions et communautés, nous avions ces 4 États fédérés : Flandre, Wallonie, Bruxelles, Ostbelgien (les germanophones n'ont jamais trouvé un nom simple pour leur territoire).

A. Schreurs a dit…

Un (con)fédéralisme à quatre, n'est-ce pas ce que l'Institut Jules Destrée avait suggéré, ainsi d'ailleurs que l'ancien ministre-président wallon, M. Robert Collignon ?
Les germanophones n'ont jamais trouvé "un nom simple pour désigner leur territoire", ou plutôt leur Communauté. C'est tout aussi vrai pour la "Communauté française", qui est un véritable flou "artistique"(?) et n'a pas de consistance réelle : ses compétences devraient être transférées aux Régions wallonne et bruxelloise. C'est le point de vue des rattachistes régionalistes, comme Jean-Sébastien Jamart, Claude Thayse et moi, notamment.

Eustache Daly a dit…

Il y a des raisons rationnelles pour simplifier l'institutionnel
:
http://www.claude-thayse.net/article-bhv-les-germanophones-et-puis-la-fin-des-illusions--37814134.html