lundi 19 octobre 2009

Le "communautaire " revient au galop ! Des propos sibyllins...

Avec Philippe Moureaux, on ne sait jamais s'il agit et s'exprime en franc-tireur ou en sous-marin d'Elio Di Rupo ! Toujours est-il que, dans Le Soir de ce lundi, il tire la sonnette d'alarme communautaire. Non pas celle - stupide et infantile- prévue par la Constitution, mais celle d'un train omnibus qui devrait rouler plus vite !
Que dit-il ? Qu'il "faut régler BHV dans le délai qu'offriront les germanophones et parler de la réforme de l'Etat(...) Négocions sans attendre, il y a urgence"(...) Nous avons mis le problème de côté sans doute avec sagesse(?), mais il va nous revenir en boomerang. On ne pourra pas laisser pourrir éternellement BHV et j'espère qu'on ne laissera pas pourrir le problème des bourgmestres(1)"(...) La sagesse serait de mettre à profit le nouveau délai pour enfin trouver une solution".
Philippe Moureaux est formel :" D'une manière ou d'une autre, il y aura un jour scission de l'arrondissement électoral", et "judiciaire", répond-t-il à une question, ajoutant toutefois, sibyllin :"Mais il y a scission et scission; il faudra pour les francophones des garanties, et des concessions importantes du côté néerlandophone", mais encore : "La plus grande communauté (du "pays") n'est pas contente du partage des compétences. On ne peut négliger son avis".
On n'en saura pas plus pour l'instant. Par contre, les germanophones, sollicités de partout et ballotés entre des vents contraires - le vent du nord et le vent du sud -sont bien ennuyés. Leur ministre-président, M. Karl-Heinz Lambertz ne sait plus à quels saints se vouer. Il se dit assailli de courriels venant de Flandre, lui demandant "de ne pas intervenir dans les relations entre les deux grandes communautés". Il l'avoue : "S'il n'y avait pas derrière BHV les répercussions négatives pour l'Etat fédéral, je voterais moi aussi contre le déclanchement du (nouveau) conflit d'intérêts". Le délai de réfexion est très court, car le "conflit d'intérêts" actuel, malencontreusement déclenché par le Palement wallon, prend fin demain, mardi 20 octobre... !
Mais c'est à José Happart que nous laisserons le mot de la fin. Hier, à la fête du peuple fouronnais - la 33ème ! et en présence du député FDF Eric Libert venu parader là, comme d'habitude, pour faire semblant d'être solidaire des Wallons -, l'ancien leader fouronnais, mais aussi ancien ministre et président sortant du Parlement wallon, a carrément plaidé pour une scission de la Belgique : "Si la Flandre ne tient pas à la Wallonie; si la Flandre conteste Bruxelles; la Flandre peut partir ! Alors, bon vent" (La Libre) . Guy Spitaels l'avait déjà dit en son temps lors de l'"affaire des licences d'armes" : Farewell ! Mais la Flandre est toujours là...Pour combien de temps ?
(1) En fait, les trois conseillers candidats-bourgmestres, puisqu'ils ne sont pas nommés.
Lisez les commentaires. Postez-en. Plus il y en aura, plus cela enrichira le débat .Pour ceux qui sont inscrits à Facebook, il y a aussi des commentaires à lire sur les sujets traités ici.

9 commentaires:

François Lambert a dit…

La Flandre est toujours là parce qu'elle ne veut pas partir. Elle ne s'est pas encore fait payer toutes ses infrastructures régionales par l'Etat fédéral.

Actuellement, elle a le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière, que demander de plus.
Elle attendra que la Wallonie décide d'elle même de provoquer la disparition de la Belgique afin de se dégager de toute responsabilité avec tous les avantages que cela comportera et en laisser la responsabilité politique et internationale à la Wallonie avec tous les inconvénients que cela comportera.

Et puis c'est tellement plus simple d'avoir son bouc émissaire dans son jardin. Le jour où elle se retrouvera seule, le bous émissaire deviendra, j'en suis sûr le Limbourg car n'oublions pas qu'une grande part de cette province faisait partie de la Principauté de Liège, elle aura été trop contaminée par le mauvais esprit wallon.

A. Schreurs a dit…

@ Réponse à François Lambert :

Débat intéressant ! En fait, les avis sont partagés au sein de la classe politique flamande. Une partie - qui me paraît majoritaire actuellement - est franchement séparatiste et se contenterait du beurre; elle est prête à partir sans plus attendre. C'est le cas du Vlaams Belang et de la N-VA, qui représentent déjà 31% de l'électorat flamand. Pour la Liste De Decker, c'est moins sûr; mais quand même, avec elle, cela ferait 37,8 %...
C'est surtout au CD&V qu'on voudrait aussi "l'argent du beurre et le sourire de la crémière" (22,3%). Quant au SPA et à l"Open VLD, on ne sait pas trop.Et Groen, cela ne compte pas.
Notez que certains nationalistes flamands sont même prêts à lâcher Bruxelles pour promouvoir l'indépendance de la Flandre; c'est notamment le cas de l'ancien rédacteur en chef de Knack, qui s'ext exprimé dans ce sens à l"Ijserwake" (la veillée de l'Yser).
Quelle est la tendance qui l'emportera ? L'avenir nous le dira.
En tout cas, il me paraît illusoire d'espérer que la Wallonie décide d'elle même de provoquer la disparition de la Belgique, en l'état actuel des choses, même si, par exemple, la scission de BHV était acquise par un vote majoritaire flamand au parlement fédéral, comme ce fut le cas en commission de l'Intérieur.
Il faudrait pour cela un événement exceptionnel, comme ce fut le cas en 1950 lors de la "question royale".
Quant au Limbourg, il ne faut pas s'illusionner non plus. Certes, le comté de Looz faisait partie de la principauté de Liège, mais la mentalité y était très différente de celle de la capitale mosane. Ainsi, lors du plébiscite pour la réunion du Pays de Liège à la France, en 1793, seules les villes wallonnes de la Principauté participèrent aux votes. Les villes flamands s'abstinrent et les campagnes thioises fournirent des recrues à la "guerre des paysans" contre la République. Seuls les Limbourgeois venus travailler et habiter dans la région liégeoise furent "contaminé par le mauvais esprit wallon"...
Je vous signale aussi que le nouveau président du Parlement flamand est un pur Limbourgeois: M. Jan Peumans est en effet premier échevin de Riemst, à quelques kilomètre de la frontière entre les provinces de Limbourg et de Liège.

E. Ledent a dit…

Dommage que les germanophones ne reçoivent pas aussi un vent de l'est... Mais M. Karl-Franz Lamberts préfère être "le premier dans son village" que le Xème citoyen dans le Land de Rhénanie-Westphalie...

Georges Lambert a dit…

José Happart n'a plus rien à perdre ! Il aurait dû dire cela quand il était encore au perchoir du parlement wallon. Mais sans doute espérait-il encore un mandat quelconque ?

Pynnaert Pierre a dit…

"il faudra pour les francophones des garanties" dixit Moureaux le traitre. On connait parfaitement le respect des garanties par la flandre : celà n'existe pas !
De la lâcheté adoubée d'incompétence, voilà l'image du politicien francophone !

Jean Petit a dit…

Solidaire des Wallons, le FDF ?! Alors que son président a déjà proposé plusieurs fois d'amputer le Brabant wallon en rattachant les communes de La Hulpe et Waterloo à la Région bruxelloise, pour "faire passer", aux yeux des Flamands, l'annexion des 6 communes périphériques à facilités !!!Rastrinds, valet !

Vincent Bodart a dit…

Il y a un article intéressant de Claude Thayse sur son blogue-notes, à propos de BHV.Je suis assez de son avis.

P. Marchot a dit…

Il y a quand même des problèmes qu'on pourrait régler rapidement avec un peu de bonne volonté. Prenons le cas des trois fameux 'bourgmestres". S'ils s'engageaient à envoyer à l'avenir aux habitants de leur commune des convocations électorales en néerlandais, il est probable qu'ils seraient nommés par les Autorité flamandes.
Et quelle importance pour les francophones ? Les convocations électorales ne comportent que quelques lignes, toujours les mêmes (date, adresse du bureau de vote, etc). Il est évident que tous les francophones comprennent ce petit texte !

Tytgat a dit…

"Prenons le cas des trois fameux 'bourgmestres'. S'ils s'engageaient à envoyer à l'avenir aux habitants de leur commune des convocations électorales en néerlandais, il est probable qu'ils seraient nommés par les Autorités flamandes."

Avec des 'si' ...

Trop tard. Et vous savez, cela existe, l'opinion publique flamande, et c'est elle qui dirige finalement les politiques flamands. Ces 3 messieurs ont énervé cette opinion trop longtemps et trop souvent (et pourquoi pas, ils s'en foutent, ils jouent pour une autre public) et l'opinion publique flamande ne leur pardonnera jamais. Geert Bourgeois l'a bien compris en confirmant l'attitude de Keulen. Le politique flamand qui nomme ces 3 messieurs meurt sur le coup, politiquement.