mercredi 7 octobre 2009

Les francophones de Flandre

La Libre Belgique de ce jour publie les résultats d'un nouveau sondage réalisé par Dedicated Research sur les francophones de Flandre et sur l'intérêt que portent les Flamands, en général, à la langue française. On y apprend que ces francophones flamands sont estimés à 367.000, ce qui corespondant au nombre généralement cité de 400.000. Rien de bien nouveau, donc, à ce propos.
Le sondage confirme également - ce dont on se doutait bien - qu'une grande majorité de ces francophones ( 83,1%) connaissent le néerlandais. Ils sont même 100% en Flandre orientale et dans le Limbourg, mais seulement 74,5% dans le Brabant flamand, c'est-à-dire dans l'arrondissement de Louvain et dans la partie flamande de l'arrondissement de BHV. Christian Laporte, qui signe l'article, relève toutrfois que, même dans la périphérie bruxelloise, trois francophones sur quatre parlent le néerlandais...
Le sondage, réalisé à l'occasion du dixième anniversaire de l'APFF (Association pour la promotion de la francophonie en Flandre), indique également que 54,1% des Flamands écoutent la radio ou regardent la télé en français et qu'ils sont plus de 4 sur 10 à lire des journaux ou des livres francophones.
Bien entendu,le président de l'APFF, M. Edgar Fonck, se réjouit de ces résultats, qui "sont moins un joli coup médiatique qu'une contribution au grand pow wow (sic) communautaire qui ne manquera pas de renaître de ses cendres dans les prochaines semaines losqu'on reparlera de BHV, mais aussi de la réforme de l'Etat dans son ensemble".
Et M. Fonck d'ajouter : "Les nationalistes flamands ne cessent de reprocher aux francophones, en Flandre, de ne pas s'intégrer. A les en croire, ils refuseraient d'apprendre le néerlandais. Mais les résultats du sondage vont à l'encontre de cette idée fausse, puisqu'une écrasante majorité de francophones dit savoir s'exprimer en néerlandais". Selon lui (air connu !) ,il y aurait un monde séparant les politiciens flamands des Flamands eux-mêmes , au contraire d'un homme comme Bart de Wever qui, s'il ne cultivait pas l'exacerbation des différences entre francophones et néerlandophones, n'existerait pas politiquement parlant"...
Que faut-il en penser ?
Tout d'abord, que le président de l'APFF prend les Flamands pour des imbéciles, en particulier les 37,8% d'électeurs qui votent pour les partis nationalistes - cela doit bien faire plus de deux millions ! - et que les 100.000 voix de préférence recueillies par M. Bart De Wever ne représentent rien. Ce n'est pas la première fois qu'on s'efforce, ainsi, d'opposer le "pays réel" au pays légal , on sait où cela a mené...
Et si, comme l'affirme le sondage, les trois-quart des francophones des six communes de la périphérie bruxelloise parlent le néerlandais, pourquoi les trois fameux candidats-bourgmestres-non-nommés se sont-ils obstinés à adresser à tous les francophones de leur commune des convocations électorales rédigées uniquement en français, au mépris de la législation en vigueur ? Il est difficile de ne pas y voir une provocation et on comprend la réaction des Autorités flamandes. Voilà certes une conclusion à laquelle ne s'attendait pas M. Edgar Fonck, qui a un peu joué à l'apprenti sorcier ! Mais de bons esprits (francophones) vont encore nous accuser de complaisance envers les nationalistes flamands...
Tant mieux, certes, si la culture française est appréciée en Flandre, mais de là à relancer l'idée qu'il y a là- bas une "minorité nationale", non ! Il y a aussi, en Roumanie, beaucoup de gens qui lisent et parlent le français et il ne viendrait à l'idée de personne de vouloir leur appliquer la "Convention européenne sur la protection des minorités", que la France elle-même a refusé de signer..
Les Mouvements wallon et flamands se sont mis d'accord, une fois pour toutes, sur le principe fondamental de l'intégrité française de la Wallonie et de l'intégrité néerlandaise de la Flandre. Il n'est pas question de remettre en cause cet accord , n'en déplaise à certains francophonissimes bruxellois nostalgiques de la "Belgique de papa". Cette Belgique là est morte et bien morte et celle d'aujourd'hui est tout aussi condamnée à disparaître.
Lisez les commentaires et réagissez, postez en également !

7 commentaires:

CT a dit…

Le terme "francophone" doit rester un adjectif qualificatif. Le drame de la Wallonie, c'est que la Belgie-que - dans laquelle nous avons été annexés- a été gouvernée par des Flamands francophones.
On ne parle pas le "francophone", mais français.
J'ai renoncé à comprendre le sens d'une expression comme : "être de culture francophone"... Elle ne veut rien dire.

Si une telle enquête avait lieu en Wallonie, je ferais sans doute partie de 3.500.000 "néerlandophones" de Wallonie (une épouse née à Lille (dans les Flndres), il m'arrive de répondre en néerlandais à l'occasion, j'écoute "radio Klara" pour la qualité du choix de la musique diffusée, je travaille dans la capitale de la Région flamande...
De même qu je fais partie des milliers de Wallons anglophones, germanophones, italophones, etc...

Billevesées que tout ça. Je pense en Wallon et donc à ma Wallonie, tout comme les Flamands pensent en Flamand et donc d'abord à la Flandre. Il n'y a que les "Francophones francophones" (sans accent majuscule évidemment) qui pensent en "belges". Ou plutôt, il n'y a plus que les belges francophones qui pensent en "francophone". Ce sont sans doute les mêmes qui parlent "bilingue"... Une fois avec !

Vincent Bodart a dit…

Que des Flamands parlent en français, en anglais ou en chinois, qu'est-ce que cela peut nous faire, à nous Wallons. La Flandre est un pays étranger.

G. Docqier a dit…

Et pourquoi, si les 3/4 des francophones de la périphérie parlent le néerlandais, proteste-t-on parce qu'on s'exprime en flamand dans les conseils communaux? Ceux qui veulent y prendre la parole en français sont bien des provocateurs, des extrémistes et ce sont des belgicains en plus. Comment des membres du RWF ont-ils pu aller défendre ces excités, drapeau en tête ? Aberrant !

Jean Petit a dit…

Les francophones qui voudraient que la Flandre accepte de considérer les Flamands francophones comme une "minorité nationale" perdent de vue :
1) qu'il ni nation belge, ni nation francophone, mais seulement un Etat belge, un Etat-nation flamand, une Région wallonne et une Région bruxelloise;
2) que la République française, patrie des droits de l'Homme par excellence, ne reconnaît aucune "minorité nationale" sur son territoire et a refusé, pour cette raison, de ratifier la Convention européenne pour la protection des "minorités".

Stéphane Dohet a dit…

Il faut être attentif à la définition de "francophone" utilisée par Dedicated Research pour son sondage : "...ont considérés comme francophones, ceux qui déclarent que le français est leur langue maternelle et ceux dont un des parents parle le français et qui, à travers leurs réponses aux sondeurs, ont montré qu’ils le parlent aussi parfaitement." Avec une telle définition, Yves Leterme est un francophone, ce que j'ai toujours pensé, pour moi un francophone est avant tout quelqu'un qui parle français, même si ce n'est pas sa langue maternelle. Et des francophones comme ça, il y en a bien plus que 400 000 en Flandre.

Ce qu'il faudrait c'est rétablir le recensement linguistique, mais avec des questions bien plus précise qu'un simple "parlez-vous français ou néerlandais ?".

Philippe Rasquin a dit…

Rétablir le recensement linguistique ? Dans quel intérêt ? Procède-t-on à un recensement linguistique en France et aux Pays-Bas ?

Pierre-Willy a dit…

Le recensement tout simplement comme il est appliqué en République Française devrait suffire. Alors, il sera possible d'ajouter une question sur l'appartenance linguistique, communautaire et régionale voire même sur l'évolution souhaitée de la Belgique...