vendredi 6 novembre 2009

BHV et la faillite de "l'élite belge". Les effets néfastes de la centralisation bruxelloise.

Dans Le Soir d'aujourd'hui, un lecteur - M. Lambert Despiennes - considère que BHV est le dernier acte de la faillite de l'élite belge. Il fait observer que "c'est toute l'élite belge"- vivant "auparavant à Verviers, Liège et Gand, flamande ou wallonne, mais parlant français - qui s'est établie dans la périphérie bruxelloise, en suivant le mouvement naturel(?) de la centralisation après 1945(...) C'est aujourd'hui cette ancienne élite belge que l'on veut émasculer politiquement et surtout symboliquement en scindant BHV. Cette scission n'est en effet que le dernier épisode, très symbolique, d'une décadence devenue patente lors de la vente de la Générale de Belgique en 1982."
Cette analyse percutente éclaire bien les raisons pour lesquelles nous ne sommes pas solidaires de cette élite décadente mais demeurée très belgicaine - les francophones de la périphérie - que le FDF défend si âprement, et avec lequel le RWF-RBF veut rivaliser en tentant également d'entraîner les Wallons dans un combat qui non seulement n'est pas le leur, mais est contraire à leurs intérêts, ceux des rattachistes en particulier...
Cela explique aussi pourquoi les nationalistes flamands - dans le cas particulier de la scission de BHV - sont les "alliés objectifs" des réunionistes wallons. contrairement aux "francophones périphériques" qui sont leurs adversaires, n'en déplaise aux esprits chagrins pour lesquels ce raisonnement est sans doute trop subtil...
Dernier vestige de la Belgique unitaire, dernier refuge de cette élite belgicaine "fin de race", BHV est le dernier bastion à abattre pour déclencher le mécanisme de la partition de l'Etat belge. Une partition qui permettra enfin à la Wallonie, dégagée de la main-mise de cette "élite" et soustraite à son influence délétère, de retrouver son âme et de rejoindre la grande nation française.
Les francophones - et donc les Wallons - ont, écrit M. Despiennes , "globalement le choix entre trois voies : soit une indépendance d'un ensemble malaisé Wallonie-Bruxelles, au prix d'une restructuration féroce et d'une baisse dramatique du niveau de vie; soit une absorpion dans une Belgique flamande avec un statut de minorité; soit une intégration dans la France , avec une marginalisation et une provincialisation prévisible", tout en estimant que, tout compte fait, l'option belge reste, malgré la différence de langue, la moins mauvaise, car, selon lui, elle permettrait de "conserver un certain niveau de vie et une certaine liberté"..
M. Despiennes nuance cependant sa pensée en admettant qu' il serait "plus facile de pouvoir mutualiser les frais de la restructuration sur une communauté de 60 millions de Français plutôt que 6 millions de Flamands, dans un contexte politique où la Flandre n'est pas portée à la générosité". "L'option française serait celle du confort, reconnaît-il, mais, ajoute-t-il curieusement, de la décadence politique".
Décadence politique ? En quoi donc ? Pour celle élite belge déjà décadente, peut-être, quoiqu'elle pourrait encore jouer un rôle européen dans la capitale de l'Europe, même si elle est provincialisée par rapport à Paris, mais sûrement pas pour la société wallonne qui, même au point de vue politique, a le plus grand intérêt à vivre - confortablement - dans un grand ensemble culturel et économique, où son génie sera reconnu et valorisé et où elle pourra à nouveau s'épanouir dans sa langue, comme dans les premiers temps de la Belgique française.
En s'expatriant à Bruxelles et dans sa périphérie, les élites de Wallonie ont contribué au déclin économique de leur région en laissant la Capitale accaparer ses forces vives. C'est bien pour cela que le Mouvement wallon, comme le Mouvement flamand, s'est toujours opposé à la centralisation bruxelloise, autant si pas plus néfaste pour nous que l'impérialisme flamand !
Qu'on ne vienne plus nous rebattre les oreilles avec la "solidatité Wallonie-Bruxelles", une solidarité qui n'a jamais joué que dans un seul sens. Qu'on ne vienne plus, avec des trémolos dans la voix, nous demander de nous apitoyer sur le sort de cette malheureuse élite belge qui est allée créer des colonies francophones à la périphérie de Bruxelles. Laissons cette sensiblerie aux naïfs, aux gogos et au RBF, si ça lui chante. Mais nous, rattachistes wallons, occupons nous d'abord et avant tout du sort de notre Wallonie !
D'accord ? Pas d'accord ? Postez des commentaires, réfléchis et documentés. Les réactions émotionnelles sont sans intérêt. Voir, à la fin de cette série de messages, une carte détaillée de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Il y a déjà 13 commentaires à lire.

15 commentaires:

Un administrateur a dit…

A la suite du commentaire posté par M. Georges Lambert sur notre message du 4 novembre "Errare humanum est - perseverare diabolicum", le site du RWF de Liège a supprimé le lien qu'il avait établi avec le blogue de M. Raymond Piette.

Philippe Rasquin a dit…

Votre position est claire, raisonnable, évidente et devrait être adoptée par tous les rattachistes, à commencer par la direction du RWF. Quant au "RBF", on peut le conserver à condition de ne le confondre en aucune manière avec le RWF. Ce devrait être une organisation tout-à-fait indépendante. Tant mieux, évidemment, si les Bruxellois voulaient aussi se réunir à la France, mais les deux combats ne doivent pas interférer, car les situations sont trop différentes.

Georges Laloux a dit…

Le "bourgmestre-non-nommé" de la commune de Kraainem est Monsieur Arnold d'Oreye de Lantremange, écuyer, et son épouse : Bernadette le Sergeant d'Hendecourt,- le chef de famille étant le Chevalier Louis.
Il s'agit sans doute là de représentants de cette ancienne élite belge établie dans la périphérie bruxelloise qu'évoque Monsieur Despiennes, de même que le Baron van Hoobrouck d'Aspre, de Wezembeek-Oppem.
On peut comprendre, évidemment,le dilemne du Baron Paul-Henry Gendebien...

Georgette Davister a dit…

Mais on peut comprendre aussi la réaction des Flamands...

Jean Petit a dit…

Les travailleurs wallons devraient s'apitoyer sur le sort du pauvre bourgmestre non nommé de la noblesse belge !? Ce n'est quand même pas les pontes du RWF qui disent ça, quand même !

Georges Lambert a dit…

Toute référence à la fameuse pétition contre le départ de Van Rompuy a complètement disparu du site fédéral du RWF. Les dirigeants ont donc compris et approuvé les remarques de Liège-France.
Ceci devrait encourager le RWF de Liège a être moins prudentissime dans ces écrits. Que de circonlocutions, dans leur dernier billet, pour dire qu'il faut absolument introduire la démocratie et la culture du débat, gentiment appelée "dialogue", au sein du parti ! Ils ne vont quand même eux, eux aussi, pratiquer la xyloglossie !

A. Schreurs a dit…

Notre ami Michel Harcourt signale, dans un commentaire posté sur un commentaire précédent, que l'initiateur de cette pétition n'était autre que M. André Tirmarche, tête de liste du RBF !!!
Encore une belle illustration de la nécessité de bien séparer les choses, les combats, les deux partis, le RBF et le RWF. Ce dernier aurait-il enfin compris ?

A. Schreurs a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
mars2000 a dit…

Certes, le lien vers la pétition existante est disparu, mais cet article est toujours en ligne :

http://rwf.be/pages/Archives/Annee_2009/semaine45/la_presse/Hvr.html

Il comporte notamment cette phrase : "Le R.W.F. appuiera toute pétition ou action concrète qui s'opposera à la cooptation de M. Van Rompuy à la présidence de l'Union européenne pour cause d'indignité."

Il n'y a donc presque rien de changé, juste un lien disparu et une fin d'affichage en bandeau, mais le fond reste le même, à savoir contre les intérêts des rattachistes.

Pour tenter de justifier cette position, il y a une note additionnelle :

"Note : il n'est pas du tout certain que le prestigieux mandat européen de Van Rompuy accélerera la fin de la Belgique.
De nombreuses réactions à cet article estiment même qu'il s'agit plutôt d'un gage de survie : quel Président de l'Union Européenne assisterait sans réagir à l'éclatement de son pays, de surcroît un membre fondateur de l'Europe ? Le contraire est également plausible : il pourrait influencer l'attitude de l'Europe par rapport aux visées du mouvement flamand.
Nous sommes donc toujours au stade de la pure spéculation et de la politique fiction..."

Cela voudrait-il dire qu'au RWF, on ne sait plus sur quel pied danser et qu'on serait notamment perturbé par le soutien de Sarkozy à la candidature de HVR ?

Benoît Delvaux

mars2000 a dit…

Petite précision additionnelle : la pétition elle-même a disparu du site avec les pétitions de toutes sortes.

J'ai comme l'impression que le RBF s'est fait sonner les cloches ! :)

Benoit Delvaux

André Schreurs a dit…

Merci pour cette information.

Je crois, effectivement, que la direction du RWF ne sait plus sur quel pied danser, et pas seulement au sujet de cette malencontreuse pétition. Cette attitude contradictoire montre bien dans quel désarroi se trouvent M. Paul-Henry Gendebien et ses amis. Contestée de tous côtés par sa base, déchirée par ses contradictions internes avec le RBF,l'équipe dirigeante actuelle ne sait plus à quel saint se vouer. Elle s'est mise à dos non seulement d'excellents militants, à Namur, à Huy et à Liège, mais elle a également contre elle les organisateurs et tous les collaborateurs des Etats généraux de Wallonie, qu'elle a en quelque sorte snobés, notre ami Jules Gheude en tête, une personnalité remarquable dont le site du RWF n'a même pas eu l'élégance de citer le dernier ouvrage: "Quand les Wallons séveilleront".
Pour faire bref, M. Paul-Henry Gendebien est en train de faire le vide autour de lui. Ceux qui le soutiennent encore sont en général des nouveaux venus, sans formation politique, sans culture historique, pour la plupart des belges déçus, plus anti-flamands que français dans l'âme, ou d'anciens militants du Rassemblement wallon.
Ces belges déçus étaient, il n'y a pas longtemps, des belgicains affirmés, comme Monsieur Bernard Claes ou Monsieur René Thirion. C'était bien leur droit de penser ainsi; toutes les opinions sont respectables, dès lors qu'elles sont démocratiques. S'il y a une chose à laquelle nous tenons, c'est la liberté de pensée et d'expression, la première chose à laquelle s'attaquent tous les régimes totalitaires.
Dans l'ombre, une nouvelle équipe, lucide, dynamique, favorable aux débats et échanges de vues, résolument démocratique en ce qui concerne l'organisation et le fonctionnement du parti, respectueuse des militants, de leurs actions, de leurs propositions et de leur personnalité, se met en place, dans l'espoir que le congrès statutaire de janvier lui accordera sa confiance.
Bien qu'actuellement en dehors du RWF, tous les amis de Liège-France l'espèrent aussi.

Jacques Dujardin a dit…

Tout est contradictoire, chez Monsieur Gendebien: sa "baronie" et son républicanisme, ses adhésions successives au RW, au PSC, au RPW et au RWF, ses idées démocratiques et un certain mépris pour les militants, la défense des Wallons et une sorte de rejet de la Wallonie comme telle, son antibelgicanisme et le soutien aux francophones belgicains de la périphérie bruxelloise...
Comment pouvoir être un "rassembleur" avec toutes ces incohérences ?

Julien Senny a dit…

Le pauvre Monsieur Thirion continue, sur son blogue, à distiller sa haine contre "Liège-France" et à...appeler à signer la pétition contre le départ à l'Europe de Monsieur Van Rompuy!
Qu'attend-t-il donc pour effacer son biillet inappropré ? De se faire également sonner les cloches, comme M. Tirmarche, par Monsieur Gendebien ?

Marcel.Kinet a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
A. Schreurs a dit…

@ M. Marcel Kinet:

Vous avez tout-à-fait raison, Monsieur Kinet : le site de Namur a même, si je ne me trompe, reproduit en couleurs la couverture du livre de Monsieur Gheude.

Par "site du RWF", j'entendais le "seul site officiel", celui de M. Gendebien, administré par M. Joël Goffin.