samedi 28 novembre 2009

Un revirement ?

L'aurions-nous convaincu ? Ou serait-ce parce qu'il aurait senti passer "le vent du boulet" ? M. Paul-Henry Gendebien nous a habitués à de tels revirements et contradictions qu'il est difficile de se faire une opinion à ce sujet.
On n'a pas oublié qu'en 1985, après avoir fait lui-même éclater son parti -le RW-, l'actuel président du RWF, bien que "personne n'avait comme lui dénoncé durement les 'cléricaux' et montré l'amalgame insolite qu'ils forment, estimait, comme le PSC, logique de regrouper les catholiques, comme croyants, dans la même formation politique"(1). Vous avez dit "Laïcité"?
Alors que Paul-Henry Gendebien était candidat sur la liste du PSC à Namur, ce parti avait "axé sa campagne contre la communautarisation de l'enseignement, étant hostile au libre choix de la deuxième langue en Wallonie". Le PSC prônait "le transfert à Bruxelles des services de la Région wallonne". C'était "le parti des suppôts de l'union des Belges à tout prix, de Charles-Ferdinand Nothomb et autres pseudo-sauveurs de la Belgique par le fédéralisme provincial"; "une contradiction de plus pour employer un terme modéré", constate Jean-Emile Humblet dans son ouvrage "Témion à charge" (2)...
Toujours est-il que M. Gendebien signe aujourd'hui sur son site officiel une analyse fort différente de celle d'avant-hier.
Sans reprendre les termes de Jules Gheude, il évoque le fait qu'"un journaliste britannique a pu écrire que la Belgique était désormais un Etat inutile et que sa disparition ne serait pas un drame". Il s'agit du Financial Times, qui avait conclu "The job is done". Il admet que, comme nous le prédisions et le souhaitions, "le retour de "Calamity Leterme" prépare des lendemains qui ne chanteront pas pour le régime", assurant toutefois : "En vérité, que van Rompuy s'en aille ou soit resté en place au 16, rue de la Loi, le chaudron belge aurait, en tout état de cause, recommencé à bouillonner".
Mais le plus important est ceci : "Le fédéralisme est un échec historique. Il faut négocier le plus rapidement possible un divorce civilisé, à l'amiable, avec les garanties internationales nécessaires".
C'est exactement ce que disait Jules Gheude, le président des Etats généraux de Wallonie, dans son excellente carte blanche au Soir, publiée il y a un mois, épinglant "La lourde erreur de la Communauté germanophone" qui, par le vote d'une quatrième motion en "conflit d'intérêts"(?), a retardé de quatre mois l'échéance d'une solution obligatoire pour BHV.
C'est aussi ce que nous ne cessons de répéter sur ce blogue : il faut négocier aves les séparatistes flamands la scission non seulement de BHV, mais de la Belgique elle-même. C'est encore ce que disait déjà il y a dix ans Lionel Vandenberghe, président à l'époque de l'Ijserbedevaartcomite : "Scheiden Waalse vrienden, scheiden en gaan naar de notaris" ! [ Divorçons, amis wallons, divorçons et allons chez le notaire ]
La partition de la Belgique est la seule chose qu'il faut encore négocier avec les Flamands car, comme conclut Paul-Henry Gendebien : "Le malheur belge frappe plus que jamais nos concitoyens qui méritent mieux. Politiquement, culturellement, moralement, il est plus que jamais urgent de 'débelgifier' les Wallons et les Bruxellois"...
Enfin un langage vrai, enfin la vérité à dire au peuple !
(1) et (2) Ouvrage déjà cité, voir page 89.
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10 commentaires:

Pynnaert Pierre a dit…

j'ai souvent entendu PHG parler de ce divorce; cela fait des années qu'il ne cesse de répéter la même chose; Gheude et vous tous êtes en retard par rapport à cela !!!

L'excitation mène à l'aveuglement !
Cependant ce divorce à l'amiable ne doit pas, selon moi, dire qu'il faut s'allier à la chienlit fachiste falmingante comme vous voudriez le faire !

Edmond Couthon a dit…

Il est en campagne électorale interne à son parti. La seule élection qu'il soit encore capable de gagner... Il sait ce qaue pensent les derniers "croyants" qui le suivent.

Jacques Dujardin a dit…

Il est amusant, Monsieur Pynnaert :

C'est PHG qui est en retard sur tout. En 1985, il était PSC ! Il a fondé le RWF en 1999, cinq ans après le parti FRANCE qui disait la même chose et faisait autant de voix à Liège que le RWF.Le malheur avec tous ces néophytes, c'est qu'ils ne connaissent RIEN du Mouvement wallon et rattachiste. Comme on dit, ils découvrent l'Amérique !
Quant a une négociation avec les Flamands, elle ne peut EVIDEMMENT avoir lieu qu' avec ceux qui sont SEPARATISTES, pas avec les impérialistes qui veulent maintenir la Belgique, même "coquille vide", pour continuer à la dominer. On ne peut discuter de séparation qu'avec ceux qui veulent se séparer, quelle que soit leurs opinions politiques. Cela devient fatiguant de répéter tout le temps la même chose. C'est aussi simple que "2 et 2 font 4". Je crois que Monsieur Pynnaert devrait retourner à l'école...

Georgette Davister a dit…

Si on suivait le point de vue de M. Pynnaert, la Belgique serait encore là dans 50 ans !

Philippe Rasquin a dit…

On ne peut nier l'évidence. Comparez les textes sur le site "officiel" du RWF : Gendebien change de discours, sûrement pour les raisons que donne M.Couthon. Comme dit "Liège-France", il a du sentir passer le vent du boulet...Mais qui peut encore lui faire confiance ? Il a si souvent changé d'avis et de parti ! C'est un politicien comme les autres. Rien de commun avec des idéalistes sincères comme A. Schreurs, J. Gheude, P. Durieux...

Anonyme a dit…

Le billet de Mr Gendebien est bien et je ne comprends pas les reactions delirantes de certains,enfin si je les comprend, elle doivent venir de très loin et accumulées sur des années.On n'est plus dans le commentaire d'un billet mais dans le reglement de comptes quoique dise l'auteur.On vous mettrait aux Philippines dans les conditions locales,je crois que vous en arriveriez à rêgler vos comptes de la même maniere qu'en debut de semaine là bas sur cette ile du sud.Dans ses conditions,je n'ai plus rien à faire ici.Toute vos haines recuites me lassent.
Thierry Vareilles

Unknown a dit…

Pensez-vous sincèrement que les nationalistes flamands vont discuter avec quelques idéalistes rattachistes? Pensez-vous que le RWF et les quelques membres rattachistes des EGW vont pouvoir influencer le futur de la Belgique?
Soyez réalistes! Même chose pour les indépendantistes ... Ce sont les grands partis traditionnels flamands et wallons qui décideront.
Nous n'avons pas droit au chapitre, nous ne sommes même pas capable de nous structurer, pas capable de créer un vrai front wallon. Ecrire dans les gazettes et sur des blogs, c'est tout ce que nous savons faire. Il est loin le temps du MPW et d'André Renard.

Georgette Davister a dit…

Si on comprend bien Monsieur Vareilles, le président peut tout faire et tout dire, mais pas ses opposants qui veulent sauver le parti en le rénovant ? Le président a le droit de calomnier Monsieur Schreurs sur un site anti-rattachiste et celui-ci doit se taire ? C'est cela que vous appelez des "règlements de compte" ? N'est-ce pas une réaction bien simpliste pour un observateur avisé comme vous du problème wallon ?

Eric Basso a dit…

En fait, M. Schreurs, vous savez très bien que M. Gendebien tient les mêmes propos depuis qu'il est président du RWF. Il n'y a donc aucun "revirement".
J'ai consulté l'Encyclopédie du Mouvement wallon à votre propos. Si j'en crois Paul Delforge, qui signe l'article, vous avez défendu la solidarité Wallonie-Bruxelles à l'occasion d'un congrès organisé en 1975 par Wallonie Libre, et, en 1976, vous avez soutenu P.-H. Gendebien, qui voulait faire du Rassemblement Wallon un parti résolument de gauche (voir EMW, Tome III, pp. 1467-1468). Comme quoi, les temps changent...
Une réflexion m'est venue en parcourant cette passionnante Encyclopédie : en somme, vous vous connaissez depuis belle lurette. J'ai l'impression que les militants de la base - dont je fais partie - assistent, désolés, à des règlements de compte entre militants "historiques" qui ont marqué l'histoire du Mouvement wallon (et qui à cet égard sont très respectables). De vieilles rancoeurs, dont nous ne connaîtrons sans doute jamais les fondements, et qui peut-être ne méritent pas que l'on s'y attarde, sapent le moral des troupes, alors qu'il est déjà si difficile, si ingrat de propager le réunionisme.
Est-ce que je me trompe, M. Schreurs ?
De toutes façons, ce n'est pas moi qui trancherai ce débat. Je n'ai qu'un objectif : l'intégration de la Wallonie, et si possible de Bruxelles, à la République française. Les querelles intestines - grande spécialité du Mouvement wallon dans son ensemble - m'intéressent médiocrement. Depuis que je me suis affilié à Wallonie Libre, en janvier 1980, je n'ai quasiment jamais assisté qu'à des schismes ; la discorde a toujours régné dans nos rangs, hélas.
Je crois qu'il est grand temps qu'une nouvelle génération de militants prenne la relève.

Eric Basso a dit…

Pourquoi la théorie "Lenain" ne serait-elle pas compatible avec la volonté de réussir "une intégration harmonieuse et progressive de la Wallonie dans la France" ? Je ne comprends pas, M. Pynneart. Comme vous le dites, c'est une "théorie". Elle vaut ce qu'elle vaut. Je la trouve intéressante dans la mesure où elle permet d'examiner les problèmes concrets auxquels nous serons confrontés à l'heure cruciale, et je ne vois pas pourquoi cette "théorie" ne pourrait être analysée et donner lieu à un débat, y compris au sein du RWF. Quel mal y aurait-il à cela ? En quoi le projet de M. Lenain compromet-il notre engagement, notre fidélité au réunionisme, notre volonté inébranlable de recouvrer notre véritable Patrie ?
Dans sa Lettre au Roi (1912), Jules Destrée écrivait, au sujet de la "séparation administrative" qu'avait notamment défendue au Sénat, Emile Dupont, en 1910 :
"Qu'est-ce au juste que cette séparation préconisée par M. Dupont ? Il ne s'en est pas expliqué. Je ne pourrais, pas plus qu'il ne l'a fait, Vous soumettre actuellement des précisions détaillées à cet égard. Les gens qui prétendent exiger des socialistes le plan de la socité future, et tous ceux qui essayent de leur répondre, m'ont toujours paru se livrer à des spéculations assez fastidieuses. Le système le plus élégamment construit dans un cabinet de travail se trouve culbuté lorsqu'il doit s'adapter aux faits. On n'opère pas sur des hommes comme on peut le faire sur des nombres. Le plus habile prophète ne prévoit pas tous les événements qui rendent vaines les solutions les plus ingénieuses. La séparation sera donc, avant tout, ce que les circonstances la feront."
Nous avons tous intérêt à relire le grand Destrée...