C'est l'expression qu'emploient deux urbanologues de la VUB pour indiquer ce que doit être, à leurs yeux, la population bruxelloise. Interviewés par Le Vif-L'Express de ce 11 décembre, M. Eric Corijn et Mme Eefje Vloeberghs, auteurs de Bruxelles, plaident pour une Ville-Région plutôt qu'un Etat-Région.
Insistant sur la complexité de Bruxelles, ils estiment que le prochain grand boum démographique sera un des enjeux principaux de demain et qu'il faut prévoir dès-à-présent d'y adapter les politiques du logement, de l'emploi et avant tout de l'enseignement. Bruxelles doit sortir du marécage belgo-belge. Petite ville mondiale, Bruxelles est cosmopolite et métissée, métaphore de l'Europe elle-même.
Pour les auteurs de Bruxelles, si le français est la langue verniculaire de 95% des Bruxellois, ceux-ci ne relèvent pas pour antant de la culture française : "le français, à Bruxelles, ne fait pas une culture. Il est la lingua franca, mais de là ne découle pas un moule pour une vraie culture bruxelloise. La société bruxelloise est de plus en plus métissée et le nombre de ménages mixtes où une seconde langue est pratiquée en plus du français ou du néerlandais ne cesse d'augmenter". Ils en concluent que "l'enseignement bruxellois doit s'adapter à cette nouvelle donne et stimuler le multilinguisme autant que le multiculturalisme", à l'image de la communauté, "du lien social à former qui sera culturellement mixte, cosmopolite et impur".
Les deux urbanologues font remarquer au passage qu'il y a dans la Région bruxelloise 115.000 étrangers expatriés, auxquel on pourrait donner le droit de vote aux élections régionales et non seulement communales. En conclusion, ils demandent aux Autorités de miser sur la mixité de la population bruxelloise "pour en faire, d'un côté des Zinnekes et, de l'autre, des ambassadeurs de notre petite ville".
S'il en est ainsi, ce serait un argument majeur pour régionaliser l'enseignement actuellement aux mains de la Communauté "française" pour l'ensemble des Wallons et des Bruxellois francophones, réalisant ainsi une revendication ancienne du Mouvement wallon, que la création des Communautés avant les Régions n'a pas permis de réaliser, mais qui a été reprise par les régionalistes wallons actuels du MMW. En effet, la situation de la Wallonie, au point de vue culturel, est très différente de celle de Bruxelles : chez nous, il n'y a pas de cosmopolitisme et de communautarisme - du moins pas encore - et le français, sans négliger les dialectes wallons et picards, y fait la culture comme en France.
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5 commentaires:
En fait, la Communauté française existe principalement comme pendant à la Communauté flamande.
La seule utilité stratégique de la Communauté française se situe dans le cadre actuel, la meilleure preuve en étant l'attaque flamande des maigres compétences de la Communauté française dans les 6 communes à facilités.
Mais paradoxalement, c'est ce qui empêche la région bruxelloise d'être une région à part entière, vu que pour les matières culturelles et personnalisables, elle est sous la double tutelle des 2 Communautés, sans parler de l'échafaudage institutionnel bruxellois alambiqué (COCOF, COCON, etc ...) qui se superpose à cette double tutelle pour tenter de la masquer.
Je suis persuadé qu'une fois la Flandre hors-jeu pour Bruxelles, il sera logique de régionaliser les matières culturelles et personnalisables. Du coup, Bruxelles et la Wallonie seront deux régions aux compétences identiques, avec chacune une particularité : le respect de la minorité néerlandophone à Bruxelles, de la communauté germanophone en Wallonie.
Cela fait, il y a 3 scénarios pour se rapprocher ou s'unir à la France, ainsi que l'a très bien exposé Jacques Lenain. Difficile à ce stade de savoir comment les choses évolueront et l'on peut dès lors comprendre l'approche très pragmatique du FDF, tout à l'inverse de l'approche trop idéaliste du RWF tendance PHG.
Au demeurant, j'ai assisté ce matin à une réunion d'information du FDF à Namur. Olivier Maingain est très différent de PHG, il accepte le débat démocratique et j'ai apprécié ses réponses diplomatiques qui ne ferment aucune porte sur l'une ou l'autre option, tout en rappelant que ce qui l'intéressse dans le combat politique, ce n'est pas la situation dans 10, 20 ou 30 ans, mais la situation actuelle.
Benoît Delvaux
L'analyse de M. Delvaux est exacte et intéressante, mais comment la Flandre pourra- t-elle être mise hors-jeu pour Bruxelles? N'est-ce pas là le noeud du problème ?
Pour que la Flandre soit hors-jeu de Bruxelles, il faut probablement la conjonction de 3 éléments :
- l'impatience de l'indépendance flamande
- le refus francophone de signer et promulguer la loi scindant BHV
- l'intervention diplomatique étrangère, notamment de la France, pour résoudre le casse-tête bruxellois
Chronologiquement, le 2d élément serait le catalyseur du 1er élément, qui interviendrait alors que BHV n'est pas officiellement scindé, d'où un chaos justifiant le 3ème élément.
Benoît Delvaux
Bonjour,
Enfin, la proposition des urbanologues flamands arrive à point nommé (il n'est jamais trop tard). L'aglommération bruxelloise se situe bien incontestablement en Région flamande. Dans une optique germanique fédérative accepter une Ville-Etat/Région sur son territoire(voir la RFA avec, sauf erreur, Brême, Hambourg et Berlin)ne relève pas de l'impossible. Dès lors, cette proposition pourrait débloquer non seulement la situation mais aussi permettre d'aplanir toutes les anxiétés légitimes relatives aux droits des gens et permettre à l'autorité flamande de redisposer en toute légitimité d'une terre que les aléas de l'Histoire lui ont disputé. Mais il faut que les Flamands se dégagent d'une vision intitutionnelle jacobine de leur Etat, héritée de l'influence française, pour redécouvrir la conception fédérative germanique qui leur permettrait également de se rapprocher de leurs frères et soeurs néerlandais. L'Union d'Utrecht était une (con)fédération qui n'en portait pas le nom. Dans cette conception des choses, rien n'empêche de rebâtir un nouvelle confédération ou une fédération néerlandaise comprenant les actuels Pays-Bas, la Région flamande et la Ville-Etat/Région bruxelloise.
Cette "épine hors du pied", les autorités représentatives wallonnes,"apaisées" quant au sort réservé aux "francophones en Flandre",pourraient se tourner vers la France et entamer les négociations comme l'espérait et le conseillait le Général De Gaulle.
Paul COCHE, Uccle
Bonjour,
Enfin, la proposition des urbanologues flamands arrive à point nommé (il n'est jamais trop tard). L'aglommération bruxelloise se situe bien incontestablement en Région flamande. Dans une optique germanique fédérative accepter une Ville-Etat/Région sur son territoire(voir la RFA avec, sauf erreur, Brême, Hambourg et Berlin)ne relève pas de l'impossible. Dès lors, cette proposition pourrait débloquer non seulement la situation mais aussi permettre d'aplanir toutes les anxiétés légitimes relatives aux droits des gens et permettre à l'autorité flamande de redisposer en toute légitimité d'une terre que les aléas de l'Histoire lui ont disputé. Mais il faut que les Flamands se dégagent d'une vision intitutionnelle jacobine de leur Etat, héritée de l'influence française, pour redécouvrir la conception fédérative germanique qui leur permettrait également de se rapprocher de leurs frères et soeurs néerlandais. L'Union d'Utrecht était une (con)fédération qui n'en portait pas le nom. Dans cette conception des choses, rien n'empêche de rebâtir un nouvelle confédération ou une fédération néerlandaise comprenant les actuels Pays-Bas, la Région flamande et la Ville-Etat/Région bruxelloise.
Cette "épine hors du pied", les autorités représentatives wallonnes,"apaisées" quant au sort réservé aux "francophones en Flandre",pourraient se tourner vers la France et entamer les négociations comme l'espérait et le conseillait le Général De Gaulle.
Paul COCHE, Uccle
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