Peut-être pas chez tout le monde, mais bien, en tout cas, chez les rédacteurs du Soir. Dans son édition de ce vendredi, le quotidien bruxellois consacre en effet une page au titre révélateur et inattendu : "Provinces et départements menacés : En Wallonie et en France, les pouvoirs intermédiaires souffrent".
L'article est illustré par une carte reproduisant la Wallonie, le Nord-Pas-de-Calais et la Champagne-Ardennes, avec la légende : Départements et provinces, même combat ?- sans aucune allusion à la Flandre et aux provinces flamandes, qui n'apparaissent pas...
C'est qu'il est question, aussi bien en Wallonie qu'en France, de supprimer les pouvoirs intermédiaires entre les Régions et les Communes.
Cette assimilation entre les départements français et les provinces wallonnes est symptomatique. Nos provinces actuelles ne sont-elles d'ailleurs pas calquées sur nos anciens départements: - ceux de l'Ourt(h)e (Liège), de Sambre-et-Meuse (Namur), des Forêts (Luxembourg) , du Hainaut, et de la Dyle (Brabant) ?
Allons ! L'idée fait son chemin...
Postez des commentaires. M. Pynnaert nous a rappelé que le département correspondant au Hainaut actuel était le département de Jemmapes.
8 commentaires:
le hainaut = département de Jemappes; seul département français qui ait le nom d'une ville (et d'une bataille)
Oui, merci M. Pynnaert. C'est exact et Jemappes s'écrivait alors "Jemmapes", avec 2 "m" et 1 "p".
Le département de Montserrat en Catalogne devenue française (le vieux rêve de la Marca Hispanica de l'Empire carolingien) portait également un nom de ville.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Montserrat_(d%C3%A9partement)
Maintenant, pour ce qui est de l'historiographie rattachiste autour des départements, il ne faut pas leur faire dire ce qu'ils ne peuvent : la France d'alors se voulait universaliste et normalisatrice (via le français notamment). Le rattachement de la Wallonie à la France relève d'une toute autre conception de la France, au fond plus "vieille-France", plus royaliste, une conception de la nation française quasi-ethnique, un peu comme les Québécois se distinguent des Anglo-Canadiens. Bref, la France comme pays roman face au monde germanique. Nous sommes loin de l'idéal égalisateur révolutionnaire qui ne s'est réalisé au fond que sur le territoire que Talleyrand a pu conserver après Waterloo (car le paradoxe est tout de même que les Wallons, qui sont ethniquement des hommes d'oïl, se retrouvent éloignés d'un pays dont ils sont une bouture de la culture dominante, ce pays lui-même constitué de régions aussi vigoureusement originales que la Flandre).
Bonjour,
A ce sujet, n'oubliez pas de visiter le site du Consulat général de France à Bruxelles,vous y trouverez le sondage d'opinion concernant l'identité nationale.
Bonne fin de semaine.
Paul COCHE, Uccle
M. Renaud Lachamp ("Français")apporte une annalyse très intéressante. Elle explique bien la différence entre les "rattachistes historiques", comme M. Schreurs ou M. Gheude et leurs amis, et les "nouveaux rattachistes", comme pas mal de militants du RWF, pour qui la France est née en 1789 et qui sont surtout épris de valeurs comme la laïcité, etc. Je pense que beaucoup d'incompréhensions viennent de là.
Ne pas oublier que le "Pays de Liège" s'est révolté contre la place forte de Liège commandé par un autrichien nommé "Saxe Cobourg Gotha" sic avec ses idéaux révolutionnaires.
Les 600 Franchimontois font aussi partie de cette démarche révolutionnaire (mais là, je connais moins l'histoire, si quelqu'un peut m'éclairer sur ce sujet ...).
Il est donc faux de prétendre que la Wallonie fut française uniquement par l'hégémonie de la France.
La Wallonie fut toujours portée par l'esprit révolutionnaire français.
Même en 1830, ce fut avec le drapeau français que les liégeois montèrent sur Bruxelles.
@Pierre Pynnaert
Voici un rapide résumé des raisons du sac de Liège par "Le téméraire"
Voir le lien en bas.
Liège -Charles le Téméraire et Louis XI
“Sous Louis XI, successeur de son père Charles VII, le nouveau duc de Bourgogne, autrefois comte de Charolais, devint ennemi juré du roi de France depuis l’annulation que celui-ci avait fait faire par les états de quelques articles du traité de Conflans.
Le Bourguignon usait de violence, le roi français d’artifice. L’un prit les armes, l’autre intrigua, et fit sous main révolter les Liégeois contre son ennemi. Cependant Charles, duc de Bourgogne, inspirait beaucoup de terreur à Louis XI, qui, en attendant l’effet de la révolte de Liége, donna rendez-vous à Péronne au Bourguignon pour l’apaiser par de nouvelles perfidies. Malheureusement le duc de Bourgogne reçut à Péronne la nouvelle du soulèvement des Liégeois, et devina l’auteur de cette catastrophe.
Il entra dans une telle fureur, lui qui tenait Louis XI en son pouvoir, que le jeune roi dut craindre pour sa vie.
C’était en effet le conseil que donnaient au Bourguignon ses plus fidèles amis. Charles fut assez généreux pour ne pas le suivre, mais il voulait une vengeance complète, et fit signer à Louis XI un traité beaucoup plus onéreux, beaucoup plus humiliant que celui de Conflans.
Le roi se croyait délivré. — Pas encore, lui dit le Bourguignon ; vous avez fait révolter les Liégeois, vous verrez les résultats de votre politique. Je veux que vous me suiviez devant la ville rebelle, et que vous soyez témoin du châtiment que je leur inflige. Cela vous donnera peut-être quelques remords. “
Les prisons de l’Europe, Auguste Maquet, Jules Édouard Alboise du Pujol,1845
http://liegecitations.wordpress.com/2007/10/25/liege_charles_le_temeraire_duc_de_bourgogne_louis_xi_roi_france/
Pour la Grnde Histoire :
http://www.claude-thayse.net/pages/Decret_GARAT_des_1er_et_2_mars_1793-374609.html
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