Le Soir en fait sa manchette à la Une : Bart De Wever, le patron de la N-VA, veut une scission pure et simple de BHV, sans négociation avec les francophones et surtout sans élargissement de Bruxelles.
Son argument est que "la proposition de loi est rédigée et dispose d'une majorité démocratique" au Parlement fédéral belge. C'est vrai, et c'est ce qui a permis le vote de cette proposition en commission de l'Intérieur de la Chambre, mais cette majorité est purement flamande, pas un seul francophone n'a voté la proposition de loi.
Ce point de vue n'est-il pas en contradiction avec les positions nationalistes et séparatistes de M. Bart De Wever, qui postulent l'inexistence d'une nation belge ? Dans un pays bi-national comme la Belgique, la démocratie ne peut en effet s'exercer au seul profit d'une des deux nations contre l'autre. Par contre, le président de la N-VA n'a pas tort quand il observe que les partis flamands du gouvernement fédéral ne disposent pas d'une majorité au parlement belge...C'est ce qui a permis à plusieurs personnalités flamandes d'affirmer que "le seul gouvernement légitime pour la Flandre est le gouvernement flamand présidé par M. Kris Peeters.
Concernant BHV, M. De Wever n'a pas tort quand il dit que "les Wallons se fichent éperdûment de ce dossier" et ajoute : "Je ne comprends pas pourquoi les Wallons peuvent se solidariser avec les bourgeois de Bruxelles. Quel est le lien entre un ouvrierdu Borinage et ces gens-là ?" Il voit, dans l'attitude des partis wallons/francophones, l'influence sinon "l'ordre établi du MR et surtout du FDF bruxellois".
Une scission de BHV sans "compensations"? Pourquoi pas, dans la mesure ou cette scission hâte celle de la Belgique elle-même, que ce soient les francophones ou les Flamands qui la déclenchent ? On connaît notre position de rattachistes wallons à cet égard. Nous pensons, comme M. Bart De Wever, que le problème de BHV est essentiellement bruxellois et ne concene pas les démocrates wallons, qui n'on en effet aucune raison de se sentir solidaires des bourgeois et des noblions de la périphérie bruxelloise.
Mais où veut exactement en venir le président de la N-VA ? Est-il vraiment séparatiste, où seulement confédéraliste ? Certes, il rappelle qu'"au Parlement flamand, les autonomistes occupent 40% des sièges" - comme nous ne cessons de le dire - et il observe que "leur nombre croit à chaque élection". Mais il semble vouloir, par le biais d'un traîté, maintenir une certaine solidarité entre les Wallons/francophones et les Flamands : "Je suis un partisan de la solidarité, mais un adversaire des structures de ce pays", dit-il. Il déclare également, dans le cadre de l'interview :"Sans une réforme fondamentale de ses structures, la Belgique est bloquée par "la peur des francophones d'être abandonnés" mais, sans cette réforme, "un esprit révolutionnaire soufflera en Flandre".
Une révolution pour faire quoi ? Mettre fin définitivement à l'Etat belge, ou transformer celui-ci en une Confédération d'Etats ? Il déclare en effet, à propos de BHV : "Si les francophones refusent un vote démocratique entre Belges au Parlement, cela montre qu'il n'y a plus de Belges, mais seulement des Flamands et des francophones. Et il enchaîne : "Si BHV peut faire la preuve que la démocratie (belge, ndlr) est morte [ François Perin disait "enrayée" ], je serai le plus heureux des hommes. Ce vote pourrait enfin donner l'occasion de créer une Confédération. Mais ce n'est pas moi qui déclencherai la crise".
Confédération, au sens juridique du terme puisqu'il est question d'un traîté ? Scission pure et simple et définitive, permettant à la Flandre de s'ériger en Etat indépendant et à la Wallonie de se réunir à la France ?Les propos de M. De Wever ne manquent pas d'ambiguïté, sans doute parce qu'il veut laisser aux francophones la responsabilité d'une éventuelle scission. Néanmoins, soyez plus clair, M. De Wever, il y va de votre crédébilité...
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2 commentaires:
Cela prouve que l'ami Bart veut sucer la Wallonie jusqu'au trognon, ce dont les Flamands ne se sont jamais cachés.
Le message "Munich ou Campofornio" contient la réponse au point de vue et aux affirmations d'Yves Pierlot. Les choses sont beaucoup plus nuancées.
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