lundi 26 juillet 2010

Réflexions pour hier, aujourd'hui et demain

La fin de la publication de la vaillante revue Wallonie-France, qui parut sans discontinuité pendant 16 ans, et les derniers résultats électoraux, après dix ans d'effort, du RWF (1,7%) et du Rassemblement Wallon (listes Wallons puis Wallonie Plus, 0,5%), soit au total 2,2% des voix, suscitent les réflexions suivantes.
1.- L'action politique rattachiste ou indépendantiste n'a aucune chance de se développer en Wallonie aussi longtemps que la Belgique existe. Plus les Flamands sont nationalistes et séparatistes, plus les Wallons sont "belges". Et ce n'est pas le matraquage belgicain dont ils sont quotidiennement l'objet de la part de la RTB(f?), qui va les "éveiller".
2.- Les seules forces politiques capables de faire s'évaporer la Belgique se trouvent en Flandre, où la N-VA et le Vlaams Belang totalisent plus de 40% des voix. Dans une perspective de realpolitik, les objectifs autres que nationalistes de ces deux partis importent peu, même s'il faut espérer que la démocratique N-VA finisse par réduire le sinistre V.B à sa plus simple expression.
3. Dans ces conditions, notre espoir est que les nationalistes flamands et en premier lieu M. Bart De Wever, dont le passé idéologique et familial importe peu également, tiennent bon dans leur intention de scinder la Belgique, fût-ce par étapes successives, comme cette nouvelle grande réforme de l'Etat qui s'annonce. Ils sont, plus que jamais, les alliés objectifs des rattachistes et des indépendantistes wallons. Ceux qui, comme le "Francophone de Bruxelles", relayé complaisamment par le site officiel du RWF, s'acharnent à critiquer les nationalistes flamands, font fausse route. Leur démarche est non seulement vaine mais contreproductive, car elle ne suscite que des réactions belgicaines.
4.- Cela ne signifie pas que le RWF et le RW soient devenus inutiles et doivent renoncer à toute action. Non seulement ils mobilisent régulièrement les militants mais, comme le faisait Wallonie-France, ils maintiennent une flamme qui, le jour "J", peut devenir un immense brasier. C'est alors, quand la Flandre aura réalisé son indépendance, qu'une grande et décisive action devra être entreprise pour convaincre une large majorité de Wallons de se prononcer, lors d'un referendum, pour la réunion de la Wallonie à la France. On sait par les sondages qu'ils ne sont pas loin de 50% à être favorables à cette solution en cas d'éclatement de la Belgique et que 66% des Français sont prêts à les accueillir.
5.- En attendant, l'action la plus féconde nous paraît être celle du GEWIF, le Groupe d'études pour la Wallonie intégrée à la France, dirigé par Jules Gheude, un homme éclairé et désintéressé qui a mis sa plume et son talent au service de notre Cause, qui est aussi la sienne. Grâce aux travaux du GEWIF, les modalités de la réunion, dans l'intéreêt de la Wallonie comme de la France, auront été étudiées et approfondies sous tous leurs aspects pour le jour "J".

18 commentaires:

Anonyme a dit…

Jamart vient de se retrouver une occupation.

Yves Pierlot a dit…

En résumé, il ne reste plus qu'une solution: attendre. Un de mes professeurs japonais d'Aïkido disait souvent: "Venir tout seul!".

Philippe Rasquin a dit…

Cher Monsieur Schreurs,
Votre analyse, comme d'habitude, est marquée du sceau de la lucidité et du bon sens. Sans parler du RWF et de certains rattachistes néophytes qui réagissent encore comme d'anciens belgicains, il est absurde de continuer à dauber sur les séparatistes flamands qui sont, comme vous osez le dire très justement, nos meilleurs "alliés objectifs" pour mettre fin à la Belgique. Or il est évident qu'il n'y aura pas de réunion de la Wallonie à la France aussi longtemps que l'Etat belge existera. C'est une évidence qui devrait crèver les yeux. Que représentent les 2,2% des petits partis RWF et Wallonie + devant les 44% de voix engendrées par les partis séparatistes flamands N-VA et VB ? Evidemment rien !
Par ailleurs, j'ai lu avec beaucoup de surprise le dernier article de Monsieur Jean-Sébastien Jamart, pour qui je nourris aussi beaucoup d'estime,
concernant "l'incivisme wallon" de M. Franz Lambertz, ministre-président de la Communauté germanophone. Ces germanophones ne sont pas, n'ont jamais été et ne se sont jamais considérés comme des Wallons : ce sont des Belges allemands. Ils ne consstituent nullement pour nous une petite "Alsace-Lorraine" et en cas d'éclatement de la Belgique, il serait aussi normal qu'ils soient rattachés à l'Alllemagne ou au Gd Duché de Luxembourg, que nous Wallons le soyons à la France. En attendant, ausssi bien l'Institut Jules Destrée que des personnalités de premier plan comme M. Robert Collignon , ont proposé un fédéralisme basé sur quatre Régions et non plus trois, les ex "Cantons de l'Est" devenant une Région à part entière. Va-t-on aussi traiter l'ancien ministre-président wallon "d'incivique" ?
Décidément, quel manque de clarté d'esprit et d'unité de vues dans le Mouvement wallon !!!

Georgette Davister a dit…

Le Rassemblement Wallon (ex Wallonie Plus) postule également, en attendant l'indépendance ou le rattachement, un fédéralisme poussé avec 4 régions, dont la Région germanophone.

Georges Lambert a dit…

Le "rattachiste néophyte ex belgicain" évoqué par Monsieur Rasquin est sans doute ce M.R.G.Th qui continue à sévir inconsidérément contre les Flamands avec toujours la même rage rabique...Ne voilà-t-il pas qu'il s'indigne, comme l'ineffable Joëlle Milquet, de ce qu'un enfant wallon recevrait moins d'allocations familiales qu'un enfant flamand ! Ne sont-ils pas tous BELGES ? On se demande vraiment ce que ce Monsieur fait au RWF et ce qu'il attend pour rejoindre le cdH ! Il n'a pas encore compris que la Belgique n'est pas une nation, contrairement à la Flandre et qu'elle se compose de deux peuples aux aspirations et aux conceptions tout-à-ait différentes...La Belgique, c'est une association artificielle de deux pays différents, aussi différents que la France et les Pays-Bas.Va-t-il aussi s'insurger si un enfant hollandais et un enfant français ne bénéficient pas des mêmes allocations familiales ??? Mais non, c'est bien un disciple de Mme Milquet, qui s'en allait claironnant : "un enfant est un enfant" !!!On ne peut vraiment pas faire confiance aux anciens belgicains royalistes soi-disant rattachistes :ils n'ont rien compris...

Pynnaert Pierre a dit…

l'hyper régionalisme, contrairement à ce que vous prétendez, ne conduira pas au séparatisme car lorsque l'ogre est rassasié, il se contente de ce qu'il a, c'est à dire d'une belgique coquille vide et donc malheureusement éternelle.
L'autre vision est de dire non aux revendications flamandes, ce qui provoquera la colère de la Flandre et son émancipation.
Mais dire "non", içi doit être vu dans le sens de la provocation à l'éclatement et non d'un néo belgicanisme.

Quant au fait de critiquer la Flandre, le but est d'ouvrir les yeux aux "belches wallons" vis à vis du nationalisme flamand qui, de par l'hyper régionalisme qui en découlera, mettra lourdement les "francophones" en position plus inférieure encore mais ne créera pas les conditions d'un soulèvement car le peuple serrera la ceinture mais ne sera pas étranglé suffisamment .En conclusion, vous vous trompez dans votre analyse, que dis je, dans votre stratégie.

Isabelle a dit…

Je crois que Philippe Rasquin n'a pas perçu toute l'ironie des propos de JS Jamart, qui se place en quelque sorte du point de vue de Di Rupo dans cette affaire... Cela dit, même une Wallonie française séparée de l'Allemagne par un mini-Etat tampon, qu'en penserait la France?

Yves Pierlot a dit…

@ Isabelle: je ne crois guère à ce "projet" de mini-Etat tampon qui, finalement, n'arrangerait personne. La France a une frontière commune avec l'Allemagne via l'Alsace et la Lorraine, ce n'est déjà pas mal. Par contre, pas avec les Pays-Bas et cela, seule la Wallonie peut lui apporter. Elle en est très consciente. Pour le reste, j'apprécie toujours beaucoup l'humour froid de Jean-Sébastien. Lui, tant que les autres, ne possède pas de boule de cristal.

Vincent Bodart a dit…

@ Mr Pierre Pynnaert:
Il y a effectivement deux stratégies possibles, mais toutes les déclarations des nationalistes flamands semblent bien indiquer qu'ils ne se contenteraient pas d'une "Belgique coquille vide" et que ce qu'ils veulent c'est la création d'un Etat flamand indépendant au sein de l'Europe.
Bart De Wever lui-même a maintes fois répété que la nouvelle réforme de l'Etat n'était qu'une étape vers la scission de la Belgique et l'indépendance de la Flandre . Quant à "l'hyper régionalisme", il accordera autant de pouvoirs et de compétences à la Wallonie qu'à la Flandre. Je ne vois pas, dès lors, en quoi cela mettrait les Wallons "en position plus inférieure encore", au contraire.
La stratégie de Mr Pynnart peut, à la rigueur, s'appliquer aux Bruxellois francophones, mais pas aux Wallons.

Anne Dopchie a dit…

J'ai cliqué sur votre lien avec le blog de Mr Jamart et je n'ai vraiment pas le sentiment que c'est de l'humour. Le ton général de l'article et les mots employés constituent bien une condamnation des propos de Mr Lambertz.

Stéphane Dohet a dit…

L'obtention par la Wallonie de nouveaux moyens et de nouvelles compétences n'est également qu'une étape. Le but reste de faire de la Wallonie, soit un État souverain, soit un État associé à la France, soit une collectivité autonome au sein de la République française.

Georgette Davister a dit…

Je suis de l'avis de Madame Anne Dopchie.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
D. Buckens a dit…

Moi, je trouve que les germanophones belges sont des Allemands et que leur destin normal serait que cette région soit rattachée à l'Allemagne, si naturellement un référendum se prononce dans ce sens.
Si vous regardez une carte de Belgique, il saute aux yeux que la Flandre est un prolongement sud des Pays-Bas, la Wallonie un prolongement nord de la France et la région germanophone un prolongement ouest de l'Allemagne.
Et au milieu de cet assemblage artificiel et de plus en plus caduque, il y a une grande ville, Bruxelles, dont on ne sait plus très bien ce qu'elle est : ni française, ni flamande, un "melting pot" des deux Communauités. La "belgitude" dont les médias nous rebattent les oreilles, aussi bien Le Soir que la Libre et la RTBF, n'est qu'une mascarade destinée à dissimuler la vérité : "il n'y a pas de belges" !

Yves Pierlot a dit…

Je doute que la dernière intervention soit de Daniel Buckens. Il aurait fait de sérieux progrès en orthographe, ce qui m'étonnerait beaucoup. Qui se cache derrière?

A. Schreurs a dit…

Je ne connais pas M. Daniel Buckens. Ce ne serait pas la première fois que quelqu'un utilise un pseudonyme. Mais pourquoi se cacher dans ce cas ? Il n'y a aucun propos blessant pour personne dans ce commentaire.

Daniel Durant a dit…

Si un enfant est un enfant, ceux qui le conçoivent (le dit enfant) ne sont déjà pas égaux suivant l'endroit où ils habitent. Il est parfois utile de lire le site du "Francophone de Bruxelles" (pléonasme ?) on y retrouve un lien vers une réalité peu connue épinglée en son temps par Claude Thayse :http://www.claude-thayse.net/article-5401768.html

Par ailleurs, Jacques Lenain fait - par distraction ? - une fleur aux rattachistes non doctrinaires sur le blog de J.S. Jamart en écrivant : "C’est pourquoi il faut penser à toute régionalisation accrue de la Belgique en ayant à l’esprit la séparation définitive de ses parties actuellement en voie d’autonomisation accrue. Ce que certains séparatistes, régionalistes et rattachistes wallons font (*) , et que d’autres omettent de faire."

(*) C'est le cas des gens de W+. Et en complément, lire à ce propos le long billet de Claude Thayse (encore lui...) sur les régionalistes.

Jean-Sébastien a dit…

Content que vous soyez rétabli cher André. Votre blog et les débats que vous y ouvrez nous ont beaucoup manqué (et il n'y a ici point d'ironie dans mes propos :o)