mardi 24 août 2010

Le courage de dire non...ou de dire oui ?

L'éditorialiste de La Libre d'aujourd'hui a intitulé son billet "Oser dire "non" à Bart". C'est, écrit il, à peu de choses près, le même scénario. Lorsque les négociations avancent laborieusement entre le Nord et le Sud[sic] du pays [resic] (...) la N-VA, qui s'estime trahie par Di Rupo, allume la mêche communautaire(...)
L'éditorialiste fait allusion cette fois à la régionalisation de l'IPP (l'impôt sur les personnes physiques) qui serait perçu non plus par l'Etat fédéral, mais par les Régions. Ce serait "inacceptable pour les francophones", car, pour eux, "cela déboucherait sur une concurrence fiscale entre les Régions, mais serait aussi le premier (?) pas vers la fin de la [fameuse] solidarité imterpersonnelle, ciment de notre modèle [sic] fédéral".
Ailleurs, ceux qui s'opposent à la suppression de cette "solidartité interpersonnelle" affirment que la régionalisation de l'IPP appauvrirait la Wallonie et Bruxelles et qu'il faut donc avoir le courage de dire "Non" à M. De Wever. Mais personne, dans les milieux politiques, même pas au RWF, n'a le courage de dire la vérité aux Wallons, à savoir qu'il s'agit d'une "solidarité" interrégionale et non interpersonnelle, et que ce qui appauvrirait la Wallonie en cas de régionalisation de la fiscalité, c'est qu'elle devrait vivre sur ses propres ressources, comme tout citoyen conscient de ses responsabilités.
On ne veut surtout pas dire aux Wallons, en termes concrets, que la responsabilisation financière des Régions que veut la N-VA, aurait pour conséquence de mettre fin aux transferts Nord-Sud, qui permettent à  la Wallonie de vivre au dessus de ses moyens, grâce à une sorte d'assistanat par la Flandre tant décriée, assistanat qui semble sans doute tout naturel aux Wallons, puisque, par suite notamment d'un enseignement inapproprié, mais aussi d'une politique laxiste, les "assistés sociaux" qui préfèrent toucher des allocations de chômage plutôt que de travailler sont légion ! Mais personne n'a le courage de dénoncer cette politique de double assistanat, par la Flandre et par le gouvernement wallon
Pour nous, le vrai courage n'est pas de dire "Non" à Bart De Wever, mais de le prendre au mot, qu'il s'agisse de la régionalisation de l'IPP, du confédéralisme ou, mieux encore, de la scission complète et définitive de la Belgique, comme l'a fait Laurette Onkelinx. C'est la seule façon d'amener les Wallons à s'assumer eux-mêmes et à prendre leur destin en mains.
Mais non, même dans certains milieux rattachistes ou wallingants, on préfère dauber sur les Flamands et insister sur le passé ou les attaches plus ou moins fascistes de certains séparatistes flamands. De cette manière, on se donne bonne conscience sans prendre de responsabilités...
La situation est évidemment différente à Bruxelles. On comprend que les militants francophones de la Capitale disent "Non" aux prétentions  fllamandes de cogestion de leur Ville [bien que ce fut aussi une revendication du Mouvement wallon!], créant de facto deux sous-nationalités par suite du choix que pourraient faire les habitants entre le régime wallon et le régime flamand d'allocations familiales et de soins de santé- choix entre " le coeur et le portefeuille" qui ne serait probablement pas favorable au système wallon !
Tout ceci montre à quel point les slogans qu'on se lance à la tête sont éloignés des réalités. Plus que jamais, c'est le règne de la langue de bois, des faux-semblants et du manque de courage des hommes politiques du "Sud". Il nous faudrait, en Wallonie, un Bart De Wever wallon, démocrate et de gauche, qui oserait parler vrai aux Wallons !

Postez des commentaires.

20 commentaires:

Michel Thiry a dit…

Sans parler de la loi de finacemnt qui concerne surtout les Communautés, l’IPP est déjà partiellement régionalisé (autonomie de 6,75 %) et le périmètre actuellement dessiné par Elio Di Rupo porte la marge à 10 ou 13 %". D'autant plus étonnante que de nombreux spécialistes des finances publiques plaident pour une extension de cette fourchette, afin que les Régions soient, enfin, autant maîtres de leurs recettes que de leurs dépenses... Ce que les présidents de parti savent très bien.
(extrait du blogue de Claude Thayse)

Anonyme a dit…

Opinion de F. Perin à relire:
"Supprimer ce pays qui ne tient pas debout" (F. PERIN)(Mis en ligne le 06/11/2007)
VINCENT ROCOUR (La Libre Belgique)
La négociation gouvernementale patine. Cela vous inspire quoi ?

(...)ce système ne tient plus. Il faut supprimer ce pays qui ne tient pas debout. (...)la Belgique pouvait cesser d'exister parce qu'elle avait joué son rôle de tampon entre les Français et les Anglais après les désastres de Napoléon.
Oui, mais concrètement, on fait comment ? Les Flamands peuvent se "néerlandiser". Et les Wallons se "franciser". Et ce sera fini. (...)Quand vous avez un talent, où trouve-t-il à s'épanouir ? Et Bruxelles ? On en fait une ville autonome ?
Une ville libre internationale n'a même pas l'obligation de se faire reconnaître par l'Onu. Monaco n'est pas à l'Onu. Il n'y a que le Saint-Siège qui y est(...)
Paul COCHE - Uccle -

Pynnaert a dit…

"même pas au RWF" est la phrase de trop
pourquoi toujours tirer sur lui, sur nous !

A. Schreurs a dit…

@ Mr Pynnaert : Tout simplement parce que c'est la vérité !

Yves Pierlot a dit…

Mr Pynnaert a beaucoup de "caca" dans les yeux. On ne peut lui en vouloir. Le jour où nous seront séparés, des rapports existeront toujours avec la Nation flamande car nous sommes frontaliers tout autant qu'avec la France dont nous ferons partie, tôt ou tard, qu'avec l'Allemagne, les Pays-Bas ou le Grand Duché. Je ne vois pas où sera le problème à ce moment là. Mais ce ne sera pas pour tout de suite car nos politiciens "francophones" ont trop à y perdre.

A. Schreurs a dit…

A propos des critiques qui nous sont adressées, on aura remarqué, à la lecture de certains commentaires sur des messages précédents, que ces critiques sont tout-à-fait contradictoires, puisque M.Benoît Delvaux, par exemple,qui critique aussi le RWF,
prétend que nous soutenons W+ et se réjouit de tout ce qui peut affaiblir "la N-VA, Liège-France et W+", tandis que le régionaliste wallingant M. Alex Remacle,
qui loue les propos de Claude Thayse en les opposant aux nôtres(?), estime que nous méprisons et injurions les Wallons en disant qu'ils "vivent aux crochets de la Flandre", ne faisant aucune différence entre une solidarité naturelle entre régions françaises, par exemple, et une solidarité flamando-wallonne contre-nature.
Ce qui frappe dans ces commentaires, c'est, comme c'est aussi le cas pour ceux de M.Pierre Pynnaert, qu'ils consistent le plus souvent en des affirmations péremptoires dépourvues de toute argumentation.
Ces consatations nous confortent dans la conviction que les positions de Liège-France sont les bonnes et les plus raisonnables.

Philippe Rasquin a dit…

Un bel exemple de la pratique de la langue de bois par les hommes politiques wallons a encore été fourni cet après-midi par cette déclaration du ministre-président wallon M Rudy Demotte: Il a en effet déclaré être opposé à la régionalisation de l'IPP (impôt sur les personnes physiques),car "dans un petit pays comme la Belgique, la régionalisation de la perception de l'IPP consiste à nier la solidarité"....
C'est vraiment affligeant de bêtise et de mauvaise foi !

Georges Lambert a dit…

M. Remacle ne comprend pas qu'en soulignant que les Wallons dépendent financièrement des Flamands, non seulement on ne les méprise pas, mais on veut aau contraire faire appel à leur fierté pour qu'ils mettent fin à cette dépendance. Au fond, le "wallingant" Remacle continue à raisonner et à réagir en Belge !
Encore une contradiction !

Michel Thiry a dit…

"Il nous faudrait, en Wallonie, un Bart De Wever wallon, démocrate et de gauche, qui oserait parler vrai aux Wallons !"... Encore faut-il qu'il puisse avoir accès aux médias sans lesquels, personne n'existe.

Regardez ce qui s'est passé avec Modrikamen et son ami Aernoudt hier !
Ce sont les médias qui ont cré leur parti en leur donnant la parole à tout va !

Unknown a dit…

Ce n'est pas en lançant des invectives à l'égard des gens que vous allez les convaincre du bien fondé de vos slogans brutaux.
Vous parlez toujours d'argumenter et vous ne le faites pas.
Michel Quévit a écrit un superbe livre sur le sujet : Flandre-Wallonie. Quelle solidarité ? (Couleurs livres).
Et il y a beaucoup de littérature sur le sujet, notamment au CRISP.
Concernant le financement des régions, il y a aussi des études réalisées par des groupes universitaires publiées par Re-Bel.
Si je continue à raisonner et à réagir en Belge, c'est que la Belgique fédérale existe toujours, c'est la réalité actuelle.
Si ce n'était plus le cas, vous ne pourriez plus dire que les wallons vivent aux crochets des flamands.
Alors, vous diriez (dites déjà) que les wallons seraient incapables de s'en sortir sans l'aide de votre mère patrie, la France. Moi, ma mère patrie, c'est la Wallonie. Celle-ci pourrait s'associer à la France si le peuple wallon le souhaite.
Si être partisan de l'autonomie de la Wallonie, c'est être wallingant, oui, je le suis.
Cette autonomie peut se réaliser dans un pays fédéral, c'est probablement ce qui va se passer.
Solidarité naturelle en France! Laissez-moi rire, il y a bien des indépendantistes en France, non? Et en Espagne!
Mais, si les flamands veulent quitter la Belgique, je ne les retiens pas, mais ils n'auront pas Bruxelles. Les bruxellois décideront eux-même ce qu'ils veulent devenir, tout comme les wallons.

A.Schreurs a dit…

Claude Thayse reproduit sur son blog un excellent éditorial du journal "L'Echo", un journal sérieux s'il en est. Celui-ci traite de la résistance des partis francophones à la régionalisation de l'impôt.
Les présidents de parti, explique-t-il, ne peuvent ignorer que l'IPP est déjà partiellement régionalisé à raison de 6,75% et que M. Di Rupo propose de porter cete marge à 10 ou 13%.
En fait, les réticences des partis francophones sont dictées par d'autres considérations : la crainte que la régionalisation complète de l'IPP ne conduise à la scission du pays et le fait qu'en cas d'échec des négociations, "l'opinion publique comprendrait mieux l'argument "argent et solidarité" que BHV".
Une belle confirmation de l'hypocrisie des politiciens wallons/francophones et de leur "incapacité intellectuelle" à imaginer l'avenir dans un cadre "post Belgique", ou tout simplement d'assumer une gestion autonome de la Wallonie !
C'est d'autant plus minable
que, selon l'Echo, "de nombreux spécialistes des finances publiques plaident pour une extension de cette fourchette (10 à 13%), AFIN QUE LES REGIONS SOIENT, ENFIN, AUTANT MAÎTRES DE LEURS RECETTES QUE DE lEURS DEPENSES".

Anonyme a dit…

1. Une Région "autant maîtres de ses recettes que de ses dépenses", pour toutes ses recettes et toutes ses dépenses", c'est un ETAT.
2. Oui, à la condition qu'il ajuste(en montants)les unes aux autres, en diminunant les dépenses, ou/et en augmentant les recettes. Et en empruntant, s'il le faut. A condition de trouver des prêteurs pas trop gourmants.
3. Or il est établi que le produit fiscal réalisé en Wallonie est moindre que les dépenses dont profitent les Wallons (comme il en va pour nombre de Régions françaises, mais la solidarité nationale est faite pour corriger voire effacer cela).
4. Les dirigeants "francophones" savent bien qu'aller dans ce sens, voulu par les Flamands, si ça va trop vite et trop fort, c'est s'exposer à de sérieux déboires politiques. Et donc perdre le contrôle de la situation.
5. Avec Bruxelles, c'est le seul sujet qui compte dans les négociations. Donc les "vraies" négociations commencent seulement...J.LENAIN

Michel Thiry a dit…

@ J.LENAIN :

Une Région "autant maîtres de ses recettes que de ses dépenses", pour toutes ses recettes et toutes ses dépenses", c'est un ETAT....Vous en doutiez ? Croyez-vous que Monsieur Schreurs et les Wallons ne le comprennet pas ?
Dites donc ? Le missionnaires ont fait un rude boulot ! Non ?
Enfin, merci de rappeller des évidences. Nous sommes un peu bouché, ici dans le Nord.

Et évidemment que les négociations commencent seulement. Et encore !

Le volet financier n'a même pas été abordé sérieusement jugez-en :
Un groupe de travail va plancher dessus en voici les balises :
- Assurer la viabilité à long terme de l’Etat fédéral;
- Maintenir des mécanismes de solidarité;
- Maintenir la progressivité de l’impôt;
- Eviter la concurrence fiscale entre entités;
- Ne pas appauvrir les différentes entités;
- Créer un statut spécifique pour Bruxelles (tenir compte de l’évolution démographique et sociologique...);
- Prendre en compte le critère de la population et du nombre des élèves;
- Fournir des efforts pour assainir les finances publiques;
- Aller vers plus d’autonomie financière des Régions;
- Renforcer la responsabilisation des entités fédérées (plus grande autonomie fiscale et une plus grande marge pour leurs revenus propres). L’IPP n’est qu’un paramètre parmi d’autres (taux d’emploi...);
- Examen des effets pervers éventuels avant toute mise en œuvre d’un nouveau modèle.

Autant de voeux pieux. Mais qui rassurent les journalistes... On avance ! Tout en gardant ça pour la bonne bouche. On ne sait jmais, il faudra peut-être le ressortir.

Plus intéressant, on aborde - non pas Bruxelles comme vous et vos amis "bruxellois francophones" l'espérez - mais sa périphérie. Là, ça va devenir beaucoup plus intéressant. On sait tous par ici que le point d'achoppement sera là. Et alors ?

Anonyme a dit…

Donc ce serait un vrai "ETAT" wallon, mais un Etat à genoux, M. Thiry, c'est cela que votre ami C. Thayse n'a pas envie de savoir...Il serait intéressant que M. Schreurs mette sur son blogue le texte de C.T. envoyé à "l'Asso. des Wallons de Bruxelles"...sur "l'Etat (wallon) de fait". Une merveille, justement, de naîveté "technique" et/ou d'hypocrisie "politique".
Mais EDR (lui et ses "collègues") n'en veut pas, d'un tel "Etat de fait", car il sait à quoi s'en tenir...La convergence W + (pardon, "rassemblement wallon")/Grands partis "francophones" sur "l'étape confédérale" a ses limites (de contenu, sinon en durée), d'où les "balises". Autrement dit, soit on a encore un minimum d'Etat belge (avec des garanties/solidarités financières), soit on va à la scission et à l'indépendance (et c'est l'inconnu...pour l'Etat wallon et les Wallons, sauf "rattachement", à l'Etat que vous savez, et que C. T. ne nomme plus). Soit on est la "partie" d'un Etat (une "Région"), soit on "est" un ETAT. L'entre-deux ne peut exister (sauf pour un tout petit moment), contrairement à ce C. T. cherche à faire croire. Il faut donc mieux répéter des évidences que de tromper les gens. J.Lenain.
PS. Au contraire,
la Bavière peut bien se nommer "Etat libre", elle n'est ni un Etat, ni libre...Idem pour les "Etats cantonaux" Suisses. Car, contrairement à l'opinion commune, nous avons avec l'Allemagne et la Suisse de puissants Etats fédéraux...

Michel Thiry a dit…

@ J. Lenain,vous qui ne courez aucun risqe à intervenir ici : "CT" come vous dites n'est pas ce qu'on peut apeler un ami. Existe-t-il d'aillures des amis en politique ?
Je suis capable de réfléchir par moi-même. Merci à "l'intruction publique" !
Je lui ai téléphoné pour avoir son avis. Il apprécie votre typologie du rattachement et s'étonne de votre animosité à son égard, mais comme il le dit, " Il aurait du s'arrêtre là, il n'est pas sur le terrain et les choses sont beaucoup plus complexes que ce que il pense".
Il y une grande différence entre ceux qui regardent de Syrius et ceux qui sont présents sur "la ligne de front" comme Claude Thayse , justement, qiui s'est engagé dans le combat politique ou André Schreurs dans le combat médiatique.Positions inconfortables pour eux qui ne sont ni fonctionaires en fin de carrière (comme ceux (ou celui) qui inspirent votre alacricté) ni confortablement étrangers comme d'autres...
C.T. me semble bien impénétrable ,aux "vérités révélées ", c'est un septique mais il écoute. Un libre exaministe,espèce rare à notre époque. Vous devriez le reencontrer. Mais oserez-vous, assis sur vos certitudes comme vos amis ?

Stéphane Dohet a dit…

Monsieur Lenain ne connait pas l'existence des États fédérés ?

francophonedebruxelles a dit…

@Michel Thiry: Depuis quand Schreurs et Thayse sont sur la "ligne de front", donc Bruxelles? J'avais cru comprendre que Bruxelles, pays "etranger", n'interessait pas ces personnes. Non?

Yves Pierlot a dit…

On en sortira pas! A vous lire tous, chacun y va de son opinion, louable quelle qu'elle soit. Nous devons prendre conscience que l'ennemi commun, c'est la Belchique. Alors que l'on soit indépendantiste, régionaliste ou rattachiste, quelle importance? Depuis longtemps, je pense que tout se fera par paliers. La majorité "silencieuse" francophone reste profondément belgicaine. Seuls les événements à venir, la fera changer d'avis. Bien que rattachiste, je ne crois pas en un basculement du jour au lendemain. Il faudra franchir plusieurs paliers pour y arriver. Faisant presque partie du 3è âge, je n'ai plus ni le temps ni la patience d'attendre. C'est ce qui explique mon choix de devenir français d'une autre façon.

P. Marchot a dit…

@ francophonedebruxelles : La "ligne de front" n'est pas Bruxelles. Les négociateurs s'y réunissent parce que c'est là que le préformateur les y convoque. Ce pourrait aussi bien être dans un châtean wallon, à La Hulpe ou dans un château flamand, à Steenokerzeel. Le seul "front" éventuel ne saurait être que la frontière entre la Flandre et la Wallonie.

Vincent Bodart a dit…

Quand "francophone de Bruxelles", qui accuse à tort et à travers aura-t-il enfin le courage et l'honnêteté d'indiquer son nom ?