mardi 17 août 2010

Elargir la Région bruxelloise en amputant
la Wallonie du Brabant wallon ?


Ce n'est pas la première fois que cette idée saugrenue est lancée. On n'a pas oublié les déclarations en ce sens que fit le président du FDF, M. Olivier Maingain...Voici qu'elle est reprise et développée dans une "carte blanche" du Soir par un professeur de l'UCL, M. Martin Buysse, sous le titre "La solution passe par un élargissement bien conçu de la Région bruxelloise".
A vrai dire, on a peine à comprendre le raisonnement tortueux de l'auteur qui n'est ni juriste ni politologue, mais enseigne à la Faculté d'architecture, d'ingéniérie architecturale et d'urbanisme.Après avoir asséné qu'"à molns d'y être contraint par les armes", aucun "peuple au monde n'accepterait de céder à un autre une portion de son territoire",il prétend que  "la solution à nos problèmes  passe par une réponse territoriale, par un élargissement bien conçu de la Région bruxelloise". Comprenne qui pourra !
Les 19 communes de l'actuelle région bruxelloise seraient fusionnées au sein d'une unique commune, dans laquelle les néerlandophones auraient les mêmes privilèges de représentation que ceux dont ils jouissent dans l'actuelle région. Dans l'esprit [ bien naïf ! ] de M. Buysse, "ces conditions créeraient une opportunité de développement pour la région bruxelloise, dont l'élargissement serait vécu comme un projet commun d'une capitale engoncée dans des limites qui ne correspondent à aucune réalité urbaine, sociale ou économique"
Quelles seraient ces nouvelles limites ? Au Nord, il cite seulement Watermael, Hoeillart et Overijse. Au Sud, il annexe ni plus ni moins La Hulpe, Rixensart, Wavre, etc, Rhode-Saint-Genèse, Braine l'Alleud et Waterloo, auxquelles on peut encore ajouter [pourquoi se gêner, tant qu'on y est] Braine-le-Chateau et Tubize...Avec ceci, conclut l'urbaniste, "la Région bruxelloise deviendrait, au Sud, une réalité urbaine généreusement[sic] contigüe à la Région wallonne". C'est ce que "l'architete-urbaniste" de l'UCL ose appeler "un élargissement bien conçu de la Région bruxelloise" !
On croît rêver, devant autant d'aberration et d'impudence ! Car la solution-miracle de M. Buysse, c'est ni plus ni moins l'annexion de tout le Brabant wallon à Bruxelles ! Voulant ménager les Flamands, il précise qu'il ne s'agit pas de défendre les intérêts des francophones de la périphérie bruxelloise : "c'est secondaire, écrit-il, car ce ne devrait-être un problème pour personne d'apprendre la langue offucielle de la région où l'on s'installe". Dès lors, pour éviter que la Flandre ne file avec Bruxelles en cas d'éclatement du pays, il a trouvé la solution : amarrer solidement Bruxelles à la Wallonie en emputant celle-ci de son roman pays de Brabant !!!
Jamais, M. Buysse, vous entendez, jamais les Wallons n'accepteront cela. Vos plans sur la comète ne sont pas seulement ridicules, ils sont offensants pour nous. Comment pouvez-vous imaginer une chose pareille ?Et comment Le Soir publie-t-il de telles insanités ? Même réunie à la France, la Wallonie ne tolérera pas d'être amputée de son "roman pays de Brabant". C'est totalement inacceptable !
Nous attendons  vos commentaires.

22 commentaires:

Emile Racoux a dit…

Inacceptable ? Le 14 novembre 2009 à Anderlecht, lors d'une réunion d'information et de discussion, Jacques Lenain, fit part de certains projets spécifiques à Bruxelles, Ecoutons -le :
Le constate que, déjà, par le seul fait que la frontière autour de Bruxelles serait une frontière de la France, la protection de Bruxelles par l’Etat français contre la Flandre serait acquise. Mais il resterait à régler le sort des territoires à population majoritairement « francophones » de la périphérie. En outre, selon lui, la France n’accepterait pas qu’une Bruxelles française soit entièrement enclavée dans un autre Etat, et elle exigerait donc un « corridor » territorial entre Bruxelles et le reste de son territoire, qui inclurait par hypothèse la Wallonie. Il a alors évoqué plusieurs conceptions sur l’élargissement du territoire de Bruxelles, jusqu’au « ring » autoroutier qui entoure Bruxelles.

Jusqu'au « ring » ? Qu'est-ce à dire ? Sachant que le « ring » de Bruxelles n'a jamais été fini au sud de la ville, cela signifie l'annexion de fait d'une partie du Brabant wallon... (Waterloo et Braine-L'Alleud)

Philippe Rasquin a dit…

@ M. Emile Racoux :

Eh bien, quoi qu'ait pu dire M. Lenain, c'est inacceptable qu'une partie du Brabant wallon soit amputée au profit de Bruxelles. C'est NON, NON et NON.

Georges Lambert a dit…

Comment ? Les Wallons céderaient une partie de leur territoire au profit de Bruxelles, alors que les Flamands refusent de le faire ? De plus, l'auteur se contredit complètement, puisqu'il commence par se demander quel est le peuple au monde qui accepterait cela ! Est-il fou ?

Jacques Legros a dit…

Cete proposition est impudente, en effet.
"Le Soir" de Bruxelles s'est réveillé et dès lors il faut s'attendre à ce qu'il publie de nombreuses prises de position en faveur de la volonté expansioniste (impériliste ?) de cette ville.
On assiste dans les médias de la capitale belgo-flamande à une sorte de "sauve-qui-peut" généralisé.

Pourtant, les jeux semblent bien être en bonne voie d'être faits. Dans les informations qui nous parviennent des négociateurs, on ne parle plus de réunir BHV à Bruxelles. La seule façon d'augmenter le nombre de communes de l'agglomération, ce sera de défusionner les communes.

Avez-vous écouté Van Parijs ce matin sur la première chaîne de la RTB ? Bruxellois flamand francophone, il ne dit rien d'autre.

Greg Rousseau a dit…

@ M. Emile Racoux : Quel mépris dasn les paroles que vous rapportez pour les Wallons qui semblent ne pas vraiment exister.
"un « corridor » territorial entre Bruxelles et le reste de son territoire, qui inclurait par hypothèse la Wallonie".

Et qu'st-ce que c'est : une Bruxelles française. Ce monsieur sait-il qu'il y a de nombreux bruxellois qui sont d'abord belges et ensuite flamands. que deviendront-ils dans cette vision ?
Pas que je m'inquiète pour eux, mais... il ne faut pas les oublier.

Anne Dopchie a dit…

Je suis curieuse de voir si M. Gendebien, M. Pynnaert ou M. Thirion vont réagir et protester contre cette proposition incroyable de M. Buysse de l'UCL ?

Georgette Davister a dit…

Si la France, comme cetains propos de Mr Lenain peuvent le laisser entendre, acceptait un arrangement comme celui que propose Mr Buysse, puisqu'il parle d'élargir Bruxelles au moins jusqu'au ring sud et autres voies de communication comme les chemins de fer, etc, bien que j'adore la France, eh bien je préférerais alors que la Wallonie devienne un Etat indépendant et conserve tout son territoire !

Français a dit…

Si les Bruxellois acceptaient de se conformer sociologiquement à la Wallonie, il n'y aurait aucun problème à annexer Bruxelles au Brabant wallon ... Mais c'est l'inverse que veut Bruxelles pour sauver sa Belgique. Jamais !

Anonyme a dit…

Les passagers de première classe quittaient le Titanic avant les autres. Pour certains, Bruxelles, capitale de l'Europe, constitue un luxueux canot de sauvetage.

Le problème n'est pas moral, c'est-à-dire de savoir si une telle hypothèse est offensante, impensable ou déplaisante.

Le problème est politique, c'est-à-dire : qu'en pensent réellement les intéressés du Brabant Wallon et une telle annexion serait-elle techniquement possible?

De toute manière, les architectes francophones du futur royaume ne sont pas des rattachistes et le sort de la Wallonie (résiduelle?) importe bien moins à leurs yeux que d'autres objectifs, du moins ils en donnent l'impression.

L'évolution, nous la subirons plus que nous la dirigerons et c'est bien tout le drame. Répéter "non, non, non, c'est impossible", tient hélas de la méthode Coué.

Préparer le pire c'est la meilleure manière de ne pas être pris au dépourvu.

F.B.

Anonyme a dit…

1. Je suis pleinement d’accord pour dire que les propositions de M. Buysse, (difficilement mais quand même compréhensibles malgré la maladresse de leur présentation), sont politiquement inacceptables et techniquement superflues.
2. Mais elles ont deux causes fondamentales, l’une qui est l’enclavement territorial bruxellois, l’autre qui est l’interdépendance économique très étroite (et toujours croissante) entre le Brabant wallon et Bruxelles, et plus précisément la totale subordination du premier à la seconde (tout ouvrage consacré à la géographie économique de l’agglomération bruxelloise le démontre).
3. Dès lors, si on sort du cadre belge, il faut une solution politique et donc territoriale à ces deux questions, pour éviter qu’une tel risque de détachement du Brabant wallon de la Wallonie se concrétise. Toute prétention à une Wallonie seule (indépendante ou hyper-autonome dans une structure confédérale) accroît ce risque. Ne perdons pas de vue que ces « Brabançons » auront leur propre opinion.
4. Il faut donc une solution qui permette de « tenir » la Wallonie et Bruxelles ensemble, conformément à leurs intérêts partagés, économiques et autres, et en même temps répondre à la volonté d’autonomie de la Wallonie et de Bruxelles, la première au nom de son unité politique, la seconde au nom de sa sécurité territoriale.
5. C’est soi donc l’Etat wallo-bruxellois. Soit la France. Je ne reviens pas ici sur les intérêts respectifs et faisabilités comparées des deux options.
6. Dans les deux cas, avec une Flandre indépendante et hostile, il faut de plus un lien territorial physique entre la Wallonie et Bruxelles, avant tout pour Bruxelles, mais aussi dans l’intérêt wallon (Wallonie entière et Brabant wallon…). Un lien qui assure la communication souveraine, par voie routière et ferroviaire, sans interférence flamande, entre les deux entités « francophones ».
7. Pour cela, on peut imagine un couloir de quelques Km de long et de large qui englobe ces axes routiers et ferroviaires. Soit une surface de 25 Km² environ selon une hypothèse (on peut en faire plusieurs), qui pourrait être obtenu de la Flandre par échange territorial. A fournir par la Wallonie, mais évidemment pas aux dépens de la partie centrale du Brabant wallon, puisque c’est là que le couloir doit aboutir ! Ailleurs donc, avec des fragments de territoires frontaliers (Flandre-Wallonie) non ou très peu peuplés.
8. On peut aussi se contenter de moins. Juste l’emprise des voies des communications concernées, soit moins de 5 Km². Qui sait qu’il existe en territoire français, une voie routière de 3 à 4 Km qui relie le territoire suisse à l’aéroport de Mulhouse (dit de Bâle-Mulhouse), aéroport entièrement en France, voie entièrement clôturée, et qui est placée sous administration exclusive suisse (ainsi qu’une moitié de l’aéroport), de telle sorte que tout ce qui y circule (voitures, camions, personnes, marchandises, documents) relève des autorités régaliennes suisses et non françaises ? Ce que la France a consenti pour la Suisse, en acceptant d’amputer sa souveraineté sur une (modeste) partie de son territoire, pourquoi la Flandre ne pourrait-elle pas devoir le faire, pour un enjeu bien plus important ?
9. Mes propositions n’ont donc rien à voir avec celles en cause ici (5, 25 Km² d’un côté et 2500 Km² ou plus de l’autre, c’est assez différent, il me semble…), ni dans leur objectif, ni dans leur contenu (quand je dis « jusqu’au ring », pour un autre sujet, celui de maîtrise par Bruxelles de « son » ring, c’est du ring dans sa partie actuellement flamande dont je traite…). Si on veut trouver des solutions pour régler, dans un cadre post-belge, la question de la liaison territoriale Bruxelles-Wallonie, on en trouvera. Et je ne suis pas surpris que les gens qui ne cherchent pas de solution mais seulement à continuer à entretenir des querelles "intra-francophones" minables (et jouent donc "flamand") caricaturent mes propositions. J. Lenain.

Jacques Dehasse a dit…

"Ne perdons pas de vue que ces « Brabançons » auront leur propre opinion."
Et c'est heureux !

Vous semblez postuler que leur choix sera Bruxelles et pas la Wallonie. C'est vraiment méconnaître la population du Brabant wallon.

Vos comparaisons avec la Suisse ne tiennent pas. Bruxelles, le Brabant wallon, la Flandre ou la France font partie de l'Europe communautaire. Il n'y a plus de frontière. Cette histoire de couloir avec des barbelés... C'est de la foutaise. Réveillez-vous, nous sommes au XXIème siècle dans l'Union européenne.

Georges Lambert a dit…

@ M. Dehasse :

Personne, à notre connaissance, n'a dit ici ou n'a laissé supposer que les Brabançons wallons choisiraient Bruxelles. Ce qui est dénoncé, c'est le point de vue de certains qui voudraient incorporer tout ou partie du Brabant wallon dans une Région bruxelloise "élargie".

Contrairement à ce que vous prétendez, il existe encore des frontières an sein de l'Europe "communautaire", qui limitent ou du moins atténuent les effets néfastes des Accords de Schengen.

Par ailleurs, les frontièrtes les plus immuables sont les frontières ethniques, comme celle qui sépare la Wallonie et la Flandre, ou le Kososvo et la Serbie. Et cette frontière là existe depuis mille ans et sera encore là dans les siècles à venir !

Louis Demotte a dit…

Berlin est également une ville-région (lander) de plus d'un million d'habitants enclavée dans une autre région (lander) avec une interdépendance économique très étroite avec sa zone d'atirance économique (ça porte un nom, mais je ne m'en souviens plus à l'instant...) et ça se passe bien.
Bruxelles est également en interdépendance économique étroite avec le Brabant flamand, et même plus qu'avec le Brabant wallon. Vous semblez l'ignorer. Vous devriez vous informer ailleurs qu'auprès des "francophones de Bruxelles" qui occultent tout ce qui ne les arrange pas. Surout s'il s'agit de la Flandre.

Jacques Dehasse a dit…

Merci Monsieur Lambert.

Après avoir été celte, le Brabant wallon est dans l'aire latine depuis la conquète romaine. Le français est notre culture naturelle depuis avant l'edit de Villers-Cotteret.
Il n'est pas question de brader notre identité française pour sauver "le soldat Bruxelles".

Anonyme a dit…

M. Dehousse, dans ce cas, que veut la Flandre, qui est aussi dans l'union eurpéenne, avec la Wallonie et Bruxelles ? Et la Wallonie, que voudrait-elle ? Et pourquoi y-at-il une crise belge, puisque toute la Belgique est hyper-européenne ? Si vous êtes un wallon unioniste européen, il est inutile d'être aussi un rattachiste pro-français. J.LENAIN

Anonyme a dit…

M. Demotte, très bon exemple, Berlin, mais utilisé par vous à l'envers (toujours la haine qui rend fou...). Cà se passe très bien à Berlin parce que le Brandebourg et Berlin font partie aujourd'hui du même Etat et que le Brandebourg ne propse pas de quitter l'Allemagne (en emportant Berlin)! Ce que les Bruxellois veulent éviter avec la Flandre, c'est quelque chose qui ressemblerait, même de loin, à la situation de Berlin Ouest enfermée en Allemagne de l'Est...J.Lenain

Xavier Burms a dit…

"Olivier Maingain"... N'est ce pas ce brillant stratège politique qui a inventé l'expression "les francophones ne sont demandeurs de rien" ? "Francophones" qui maintenant s'en mordent furieusement les doigts ?

Gilles Russo a dit…

A lire et relire. Pour comprendre la situation actuelle :
http://levif.rnews.be/fr/news/actualite/belgique/les-francophones-ont-fait-le-jeu-de-la-n-va/article-1194761986209.htm?utm_source=Newsletter-25-06-2010&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletter-Site-LeVif-FR-fr

Daniel Demey a dit…

Quelest votre véritable objectif Monsieur Lenain ? Obtenir l'exclusivité d'imposer vos seules propositions ?
Quand on vous met le nez dans vos contradiction, vous devenez bien vite agressif...

IL ne faut pas confondre convictions politiques et sectarisme.

Jacques Legras a dit…

Intégration ou assimilation...n'y aurait-il pas la derière des relents identitaires. Je trouve, en tous cas,le choix des mots malheureux.

Sinon, très intéressant débat dans les commentaires à cet article.

Les différences semblent essentiellement porter sur la stratégie. Le reste n'est que du blabla destiné à couvrir ces différences.
Il y a évidemment une différence entre ceux qui sont sur le terrain et ceux qui regardent à distance comme ces supporters de foot qui savent mieux que les joueurs ce qu'il y a lieu de faire.

Mais c'est le risque de ce type de démocratie directe.

Stéphane Dohet a dit…

Pourquoi vouloir annexer le Brabant-Wallon à Bruxelles ? Quelles raisons valables donner ? L'économie ? Mais alors pourquoi New York n'annexe-t-il pas Jersey City (le Grand New York déborde largement sur le New Jersey) ?

En tant que Wallons, quelles que soient nos convictions politiques sur l'avenir de notre pays, nous devons nous opposer à son dépeçage territorial.

Yves Pierlot a dit…

@ Stéphane Dohet: l'hinterland existe dans tous les pays du monde. Notre problème ne peut se comparer à ceux-ci. Les USA ont une communauté de langue et de culture, nous pas. Trois peuples qui vivent côte à côte sur le même territoire et complètement différents à tous niveaux. Tant que les belgicains n'auront pas compris cela, nous n'en sortirons pas!