de la Méduse...
Interviewé par une journaliste du Soir, M. Pierre Verjans, politologue à l' Université de Liège, estime qu'en dehors d'un coup d'Etat par les partis séparatistes flamands - éventualité à laquelle il ne croit pas - la réforme radicale de l'Etat belge opérant un basculement du centre de gravité de la Belgique de l'Etat fédéral vers les entités fédérées, n'a "rien de catastrophique".
Le revirement des partis francophones, s'ils adoptent la même attitude que le PS par rapport à la position de "demandeurs de rien" qu'ils avaient en 2007, est, aux yeux du politologue liégeois, "une marque de réalisme francophone", ce qui est aussi notre avis. "En 2010, constate-t-il, tous les partis francophones ont plus ou moins modifié leur position par rapport à 2007, en prenant acte de l'unanimité des partis flamands en faveur d'une modification substantielle de la structure de l'Etat". Par exemple, il relève ,que la scission de la Sécu, totalement inacceptable il y a trois ans, si elle l'est toujours sur le plan des prfincipes, devient obligatoire "en termes de réalité politique".
Fort bien ! Mais ce qui est étrange, pour ne pas dire plus, c'est la motivation et la justification que donne M. Verjans du nouveau positionnement des partis francophones : "Ici, il s'agit de rendre gouvernable ce qui reste du pays".Vous avez bien lu : "ce qui reste du pays", c'est -à-dire peu de chose ! Après une telle constatation, on comprend de moins en moins pourquoi les partis francophones veulent absolument sauver ce "reste", ces restes d'un Etat voué à la disparition dans peu de temps. C'est comme si ils voulaient empêcher à tout prix le naufrage d'un vieux raffiot, sorte de radeau de la Méduse, qui fait eau de toute part.. Oui, pourquoi ? Alors que les Wallons - mais quel poids ont ils encore en francophonie belge ? - auraient tant d'avantages à quitter ce raffiot pour s'amarrer à la France, leur vraie nation, le pays de leur langue et de leur culture, un grand pays respecté dans le monde et porteur des valeurs auxquelles nous sommes attachés...
Quant à un coup d'Etat flamand, qui proclamerait l'indépendance de la Flandre, M. Verjans n'y croit pas : "Les dirigeants de la N-VA savent très bien que la fin de l'Etat belge ne pourrlait se réaliser que par des négociations".La fin de l'Etat belge, c'est bien ce que veulent les nationalistes flamands, la super-régionalisation et le confédéralisme n'étant que des étapes vers cet objectif ultime. Coup d'Etat ou négociations, peu nous chaut, Les Wallons n'ont pas hésité à l'envisager en 1950 lors de l'affaire royale. Un gouvernement wallon provisoire était déjà constitué et prêt à convoquer des Etats généraux de Wallonie si Léopold III n'avait pas abdiqué.Sur la plupart des bâtiments publiques, le drapeau belge avait été enlevé et remplacé par le drapeau wallon...C'était la belle époque, celle où les Wallons avaient du cran !
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10 commentaires:
Apparamment, cet article n'intéresse personne. Aucun commentaire, alors qu'il contient des remarques judicieuses, à mon avis..
1. Comment l'armée réagirait-elle en cas d'instabilité prolongée ou de grave crise de régime? Nous avons déjà connu des années de plomb. Dès lors, peut-on ironiser sur un coup d'Etat?
2. Le but du confédéralisme est de maintenir un *royaume* de Belgique résiduel, pas de nous réunir à une république. La Wallonie (de même que Bruxelles) est monarchiste et dirigée par des monarchistes.
3.On pourrait se demander si nos "représentants" ne sont pas liés par des serments occultes qui les autorisent à mentir à leur propre peuple et si nécessaire à le sacrifier au profit d'intérêts considérés comme supérieurs.
Cordialement,
F.B.
@ Mr F. Beck :
"Un royaume de Belgique résiduel"..
Telement résiduel qu'il ne serait plus, effectivement, qu'un résidu, avec un roi purement procolaire, bref un petit royaume d'opérette qui ne survivrait pas, de toute façon, à la disparition d'Albert II.Vous imaginez cet ensemble ridicule avec Philippe Ier? Ce serait grotesque.
Avec le confédéralisme, c'est-à-dire le basculement du centre de gravité de l'Etat confédéral vers les Etats confédérés de Flandre et de Wallonie, celle-ci sera en mesure de prendre de plus en plus d'autonomie et de nouer avec la France des liens de plus en plus étroits dans tous les domaines. Ce sera un instrument d'émancipation pour autant que le gouvernement wallon assume pleinement ses nouvelles cmpétences. Mais pourquoi ne le ferait-il pas ? De toute façon, il y sera obligé.
Bien entendu, il faudrait que, parallèlement à cette "révolution copernicienne", comme dit M. Di Rupo, les compétences de la Communauté "française" soient également transférées à l'Etat wallon. Il n'aurait jamais fallu dissocier les matières culturelles - en particulier l'enseignement et la radio- télévision- du domaine économique et social. Sa création fut, pour la Wallonie, une immense erreur !
Enfin, n'oublez pas que si la majorité des Wallons sont devenus monarchistes, 49% d'entre eux se sont clairement prononcé, dès-à-présent, pour la réunion à la France si la Belgique implose, explose, ou se réduit à une peau de chagrin.
Corrections: Tellement résiduel;
purement protocolaire
Mr. Schreurs :
Un royaume résiduel serait grotesque? C'est une appréciation morale, pas politique. D'ailleurs, ce pays aime le grotesque. Il en a fait sa marque de fabrique, vous le déplorez vous-même.
Encore une fois, pour que les mentalités évoluent, il faut aussi qu'on veuille qu'elles évoluent dans un certain sens. Ce n'est pas le cas du côté francophone. Déduire le rattachement du confédéralisme, c'est aller un peu vite. Le confédéralisme n'a pas cela pour but du tout.
Quant aux sondages... tout dépend de la manière dont on pose la question. Demandez un peu aux Wallons : "êtes-vous prêts à perdre la monarchie et à devenir républicains?"
Enfin, l'histoire du mouvement wallon n'est plus connue des jeunes générations. La plupart des jeunes, qui ne connaissent que l'opinion actuelle, sont hostiles au rattachement.
F.B.
@ Mr. Beck.
Si les jeunes ne connaissent pas l'histoire du Mouvement wallon, c'est parce que les enseignants ont failli au devoir de mémoire et s'ils l'ont fait, c'est parcequ'ils n'ont jamais reçu de directives dans ce sens de la part de la belgicaine "Communauté française" instrumentée par sa composante bruxelloise.
En Flandre, il en va tout autrement : dès l'école primaire, les écoliers reçoivent chacun un petit livre à couverture jaune et noire retraçant l'histoire de la Flandre et du Mouvement flamand.
Si l'enseignement était transféré à la Région wallonne, celle-ci pourrait faire de même.
De nombreux wallons sont monarchistes parce qu'ils s'imaginent naïvement que le roi est garant de la pérennité de la Belgique, une sorte de rempart conre le séparatisme, mais cette réaction n'aura plus de sens si la Belgique éclate. Dans ce cas, ils ne se poseront pas la question du choix entre la monarchie et la république, d'autant que la Vè République est quasi une monarchie élective.
Quant au but du confédéralisme, il me paraît clair - si l'on en croit le programme et les déclarations des partis nationalistes (qui représentent 44% de l'électorat flamand) - qu'elle n'est qu'une étape vers la partition complète de la Belgique et l'indépendance de la Flandre. Dès lors, pourquoi ne serait-elle pas aussi une étape vers la souveraineté de la Wallonie et, partant, la possibilité de se rattacher à la France, comme l'indiquent les sondages ?
@Mr Schreurs :
Si l'enseignement était transféré à la région wallonne, êtes-vous si assuré que cela changerait beaucoup de choses? Si les politiques wallons tenaient autant à leur histoire, ils n'auraient jamais laissé faire... Qu'est-ce que cela leur coûtait de dire : "non, nous n'oublions pas 1950?"
Alors, il serait pour le moins paradoxal que l'extrême passivité des Wallons et leur absence d'une propre volonté politique leur permettent in fine de se réapproprier leur destin. Certains philosophes parlent de "ruse de l'histoire" mais enfin...
Le drame, c'est que nous sommes de simples figurants, pas des acteurs. Et nous ne pouvons rien faire d'autre qu'attendre. Or, en politique, l'attentisme ne vaut rien. Comme disait Goethe : "Au commencement était l'action."
F. Beck
@ Mr Beck:
Ne peut-on espérer que l'accroissement des compétences et donc des responsabilités
de la Wallonie créera une situation nouvelle, un choc psychologique qui amènera les politiques wallons à sortir de cette passivité que vous dénoncer très justement ?
Surtout si la fiscalité est régionalisée et si la Wallonie et la Flandre perçoivent elles-mêmes une partie des impôts, comme le propose un groupe d'économistes flamands et francophones ? Il y a un article à ce sujet dans "La Libre" d'aujourd'hui.
@Monsieur Schreurs,
Espérons-le, en effet. Même si espérer est aussi une forme d'attentisme.
Seul l'avenir nous apportera la réponse. Puissiez-vous avoir raison.
F.B.
Wallonie-en-France, sous la plume d'un courageux anonyme,(on a l'habitude avec les sbires du RWF)a injurié plusieurs des nôtres. Je suis nommément cité mais cela a peu d'importance venant de gens tellement bas, bêtes et méchants (je connais la plupart d'entre-eux et dont le niveau intellectuel se situe au niveau des pâquerettes). Facile d'attaquer des universitaires (certains même étant Maîtres de conférences) quand on a les plus grandes peines à s'exprimer dans un français correct. Ces hurluberlus prennent leurs rêves pour des réalités! Après 11 ans d'existence, ils n'ont même pas été capables d'arriver à 2% de l'électorat. Si le Reichführer n'avait pas passé son temps, faute d'arguments positifs pour l'avenir, à exclure à tour de bras pour glorifier son ego SURdimensionné, les choses auraient vraisemblablement été différentes. Mais à l'impossible, nul n'est tenu!
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