mardi 21 septembre 2010

Les cent jours...Une procession d'Echternach !

Il y a aujourd'hui cent jours que les Wallons, les Bruxellois et les Flamands étaient appelés aux urnes. On connaît le résultat : deux grands partis vainqueurs, le PS en Wallonie et la N-VA (nationaliste et séparatiste) en Flandre. Selon les derniers sondages, les deux partis gagnants ont encore renforcé leur position, le PS atteignant actuellement en Wallonie 41 % des intentions de vote, tandis que les séparatistes flamands, tous partis confondus, ne sont pas loin d'atteindre la majorité absolue.
Chez les esprits érudits, auxquels l'enseignement médiocre de la Communauté "française" n'a pas enlevé tout intérêt pour l'Histoire, les "cent jours" évoquent un épisode glorieux, l'épopée de Napoléon Bonaparte, lorsqu'en 1815, l'Aigle impérial parvint à reconquérir la France depuis le golfe Juan, en "volant de clocher en clocher jusqu'à Notre-Dame de Paris". Même si cet épisode de l'histoire de France se termina par la douloureuse défaite de Waterloo, qui scella notre sort pour 200 ans en nous condamnant à subir le régime hollandais puis le régime belge, si  contraires à nos traditions et à nos sentiments liégeois, il demeure pour nous une référence héroïque -et nostalgique - ne serait-ce qu'en raison du nombre élévé de Wallons qui combattirent dans la Grande Armée, notamment à Waterloo où ils étaient bien plus nombreux que les "Belges" enrôlés dans l'armée hollandaise.
Aucune comparaison, bien sûr, avec les "cent jours" qui se sont écoulés depuis le 13 juin, sans que rien de concret ne sorte des palabres sans fin entre Elio Di Rupo et Bart De Wever. Car enfin, où en est-on après ces "cent jours", entrecoupés de ruptures et de réconciliations spectaculaires, mais vaines ? Il n'y a aucun accord en vue pour la formation d'un gouvernement fédéral. On en est, comme à l'époque de "l'Orange bleue", au renvoi de l'examen par un Comité d'expert des questions qui posent problème : modalité de refinancement des entités fédérées, responsabilisation des Régions et communautés, problème de Bruxelles et de BHV...
Le seul progrès notable n'est pas dans la découverte et la formulation de solutions, mais dans la prise de conscience d'une partie importante de la population wallonnne pour laquelle la scission de la Belgique n'est plus un tabou ou un épouvantail, mais une issue somme toute assez logique à l'imbroglio actuel. Des prises de position indépendantistes wallonnes comme celles que viennent de prendre les bourgmestres de Namur et de Charleroi, même si elles sont plus ou moins désavouées par le cdH, n'en sont pas moins significatives. Ils n'auraient pas fait de telles déclarations si celles-ci risquaient de déplaire à leurs électeurs...
Quant au PS, on ne sait plus quoi penser de ses positions successives et contradictoires. Après avoir donné de la voix pour inciter les Wallons à prendre leur destin en mains en faisant appel à leur fierté et à leur dignité - langage que nous tenons depuis des années - les ténors socialistes semblent à présent faire marche arrière, même si, dans leur fors intérieur, ils demeurent convaincus que la fin de la Belgique est inéluctable. Et que penser de leur déclaration à l'issue de la visite d'une délégation du PS français, affirmant, comme pour rassurer les gens(?), qu'il "n'a été question, à aucun moment, d'un rapprochement entre la Wallonie, Bruxelles et la France" ? Pour en revenir  aux considérations historiques, l'attitude des socialistes wallons, loin d'être une marche héroïque comme celle de Bonaparte en 1815, fait plutôt penser à la procession d'Echternach...

6 commentaires:

Unknown a dit…

Le ps ne veux tout simplement pas être considéré comme celui qui à rompu les amarres belges. Il en est de même pour la nva. c'est "je te tiens tu me tiens par la barbichette...le premier..."
Denis DINSART

mars2000 a dit…

Vous oubliez de signaler la longue interview d'Olivier Maingain au journal Le Monde, avec, pour la première fois, dans la bouche du président du FDF, des propos non négatifs au sujet du rattachement de Bruxelles et de la Wallonie à la France.

Ajoutez à cela son agacement face au comportement douteux de certains membres du MR .... je pense que le FDF reprendra prochainement son indépendance et constituera une force de ralliement pour les Wallons et Bruxellois.

Yves Pierlot a dit…

@ Denis : ou courre après moi que je t'attrape!

Yves Pierlot a dit…

Des mandataires PS wallon et un sp.a, je crois ont rencontré leurs homonymes français. D'après quelques rares informations, il semblerait que la discussion ait notamment porté sur une Défense "nationale" commune (France plus Mini-Belgique) comme BDW qui veut englober l'armée "belche" dans la néerlandaise. Se dirigerait-on vers une fusion de part et d'autre? Cela éviterait, à chacune des parties, des problèmes juridiques internationaux tant au niveau de l'UE que de l'ONU.

Yves Pierlot a dit…

Je repensais au Bhoutan, pays où je me suis rendu en 1985. De la taille de la Suisse, il est adossé à l'Himalaya à la frontière tibétaine. Bien qu'indépendant, ses Affaires extérieures, sa Défense nationale et quelques autres pouvoirs sont exercés par l'Inde. Ils ont une monnaie nationale mais de même valeur que la roupie indienne. Ce serait bien de s'intéresser de plus près à leur fonctionnement.

Pichel Legros a dit…

Olivier Maingain est un opportuniste de la plus belle eau.

Il est rattachiste avec les rattachistes et belgicain avec les belgicains.

Son attitude anti-flamande pathologique a fait perdre des années à la Wallonie.