mardi 7 septembre 2010

L'évolution et les contradictions du PS

Depuis l'échec des négociations entre partis francophones et flamands, des personnalités dirigeantes du PS clament haut et fort qu'il faut se préparer à la fin de la Belgique [Laurette Onkelinx], qu'il ne faut pas avoir peur de la scission [Jean-Claude Marcourt], que les Wallons sont capables de vivre dans un Etat francophone sans la Flandre, qu'ils doivent prendre leur destin en mains [Rudy Demotte], ou que la Wallonie pourrait s'appuyer sur la France [Philippe Moureaux].

S'agit-il d'une nouvelle stratégie concertée , comme le suggère David Coppi dans Le Soir d'aujourd'hui,, ou d'une réaction à chaud, comme le pensent certains politologues, un ras le bol devant l'attitude de la N-VA et du CD&V et  l'entêtement de Bart De Wever concernant certains points comme le refinancement de  Bruxelles ? A  moins qu'il ne s'agisse que d'un coup de bluff ?

Un autre facteur semble avoit joué dans ce retournement du PS : l'évolution  de l'opinion  publique en Wallonie et donc des électeurs. La Lecture des commentaires postés sur les forum des grands journaux et des télé-radios est en effet significative. De plus en plus de lecteurs ou d'auditeurs wallons, qui ont aussi "ras le bol" des exigences flamandes, estiment qu'il vaut mieux se séparer de la Flandre et en finir avec la Belgique.

On sait que chaque matin, l'émission  "C'est vous qui le dites"  de Viva-Cité,  à la RTBf,  consacre quelques  heures  à un sujet donné  sur lequel les auditeurs peuvent donner leur avis. Hier matin, la question était : "Etes-vous prêt à fin de la Belgique". Au grand étonnement du présentateur, presque toutes les réponses étaient OUI, accompagnées d'un commentaire parfois virulent, inspiré par des sentiments de fierté et de dignité enfin retrouvés.

Mais pour en revenir à l'évolution du PS, quels qu'en soient les motifs - évolution dont nous nous réjouissons, bien entendu !-  une contradiction apparaît entre cette nouvelle position et les arguments précédemment développés pour s'opposer à certaines revendications flamandes, concernant la sécurité sociale, la responsabilisation financière des entités fédérées, la révision de la loi de financement, etc.

 Comment justifier encore l' oppopsition à ces revendications, après avoir affirmé, comme l'a encore répété ce jour le ministre PS Marcourt, que" la Wallonie peut s'en sortir et s'assumer sans la Flandre, seule ou avec Bruxelles" ? S'il en est ainsi, cela signifie en effet que le maintien d'une sécurité sociale fédérale et de la solidarité interrégionale, que le PS entendait maintenir à tout prix, ne sont plus des arguments valables ! Comment dès lors les remettre sur le tapis si les négociations reprennent ?

Espérons - sans trop y croire - que le point de non-retour a été atteint !

Exprimez votre avis

10 commentaires:

Lerusse a dit…

Il est de la plus haute importance d'empêcher la création d'un état Wallonie-Bruxelles, option stupide politiquement et économiquement, mais voulue par les partis francophones. La Wallonie n'a d'autre solution que l'union- intégration à la France.Idem pour Bruxelles, mais c'est leur affaire.

Dimitri Mayon a dit…

Claude Thayse a l'air moins optimiste que vous...
De toute façon, le PS n'évoluera que sous la pression de l'opinion publique. Or, celle-ci semble excédée. Il semble donc bien qu'en parole tout au moins le PS va se radicaliser pendant quelques temps pour récupérer cette opinion.
Une bonne chose puisqu'il en restera quelque chose.

Unknown a dit…

On peut aborder le problème autrement. La seule raison valable de maintenir la Belgique est la solidarité inter personnelle et inter régionale. Si on supprime cette solidarité, la Belgique n'a plus de raison d'être. C'est la motivation des partis francophones. NB Le PS est d'accord avec la responsabilisation financière des entités fédérées, la révision de la loi de financement, etc

mars2000 a dit…

A lire absolument : un long chat d'Olivier Maingain sur le site du journal français Le Monde.

Parmi les solutions pour l'avenir des Wallons et Bruxellois, il parle notamment du rattachement à la France. Il n'est donc pas opposé à cette option .... C'est la première fois qu'il en parle publiquement !

Benoît Delvaux

mars2000 a dit…

La France suit de très près ce qui se passe en Belgique :

http://www.causeur.fr/la-belgique-en-soins-palliatifs,7342

Benoît Delvaux

Anonyme a dit…

On peut légitimement se poser la question: pourquoi les socialistes ont-ils joué ce coup de poker ahurissant ? En fait ils viennent d'offrir à la Flandre, par le truchement de la NVA, la tête du "Francophone" sur le billot ? Comprenne qui pourra ? Ou alors, ils se dédouanent d'une fuite en avant, d'une capitulation, vis-à-vis de leur électorat. Tout pourvu que vive un ectoplasme belgicain gouverné par la Flandre sauf que la Wallonie ne pourra en supporter la charge puisqu'elle alimente déjà la "communauté française et Bruxelles".

Anonyme a dit…

On peut légitimement se poser la question: pourquoi les socialistes ont-ils joué ce coup de poker ahurissant ? En fait ils viennent d'offrir à la Flandre, par le truchement de la NVA, la tête du "Francophone" sur le billot ? Comprenne qui pourra ? Ou alors, ils se dédouanent d'une fuite en avant, d'une capitulation, vis-à-vis de leur électorat. Tout pourvu que vive un ectoplasme belgicain gouverné par la Flandre sauf que la Wallonie ne pourra en supporter la charge puisqu'elle alimente déjà la "communauté française et Bruxelles".

Yves Pierlot a dit…

J'avoue que les girouettes incessantes tant des partis politiques wallons que des citoyens me désorientent. Cela prête plutôt à pleurer qu'à rire. Enfin, il faut bien s'amuser de temps en temps. Jean-Sébastien Jamart a écrit que Nicolas Dupont-Aignan serait le bienvenu en Wallonie, qu'il aurait certainement droit aux "honneurs" de la RTBf et que d'ailleurs , il avait rencontré PHG en 2006. Réponse du blogueur néophyte: merci de reconnaître la valeur de PHG! Si chaque fois que l'on rencontre une personnalité politique, la valeur ajoutée doit augmenter, certains sont déjà au 7ème ciel!

Anonyme a dit…

Comme l'a bien fait remarquer Baert De Wever, comment des responsables politiques francophones peuvent-ils refuser dans le cadre "belge" des compétences et des responsabilités de gestion supplémentaires qualifiées d'appauvrissantes et claironner VIVE L'INDEPENDANCE NOUS VIVRONS MIEUX AINSI? Dans le poker actuel comment, maintenant, le "les trois francophones" pourraient-il refuser les exigences de Baert De Wever et s'imaginer emporter, un jour, "Brussel",cet "agglomérat de métis et de middelmates" (voir J. Destrée) ?
P. COCHE, Uccle

Yves Pierlot a dit…

Prompte guérison!