vendredi 19 septembre 2008

La saga belgo-belge continue...Vivement les Etats-Généraux de Wallonie !

La presse d'aujourd'hui fourmille encore de réflexions, commentaires, résolutions et recommandations en tous sens concernant les problèmes "linguistiques", communautaires, institutionnels - disons carrément ethniques comme le président germanophone Karl Lambertz. Il ne s'agit pas seulement du Soir et de la Libre Belgique, comme d'habitude, mais aussi, cette fois de L'Echo, le grand quotidien économique et financier dénommé autrefois "L'Echo de la Bourse".
Dans Le Soir, Mme Milquet, qui se prend décidément pour Jeanne d'Arc, brandit, dans une posture ridicule, d'une main la sonnette d'alarme du"train fou belgique" et de l'autre, son éternel hochet francophone. Faisant fi autant des intérêts de Bruxelles que de ceux de la Wallonie ( un nom qu'elle prononce rarement), elle dénonce les discour s régionalistes et exhalte, dans un pensum de 15 pages, un bidule intitulé "Wallonie-Bruxelles, together forever "(sic). Sans doute cette expression anglaise est-elle là pour souligner le caractère francophone (!) du bidule en question, qui ne s'appellerait plus "Communauté française", mais Communauté francophone, car Wallons et Bruxellois francophones ont un destin commun, qui n'empêche pas deux Régions fortes(!). Vous avez compris ???
Cette Communauté, sorte de"Nation francophone", dit Le Soir, procède du fait, indiscutable aux yeux de la mégère, qu' Avant d'être bruxellois ou wallons , nous sommes des belges francophones, unis par la même histoire, la même langue, plongés dans un même univers de médias, de débats politiques, d'enseignement, de valeurs, de mentalités. Bien entendu, il faut désenclaver Bruxelles, rapatrier les communes à facilités dans son giron, faire coller le territoire bruxellois et wallon,de façon à réaliser un territoire contigu homogène.
On reste abasourdi devant ces déclarations non seulement fausses - l'histoire de Bruxelles et celle de la principauté de Liège n'ont rien en commun, et sont même antagonistes, l'enseignement répond à des besoins différents et les mentalités, comme tous les sondages le prouvent, sont très éloignées l'une de l'autre - mais absolument inacceptables par les partis flamands, qui n'accepteront jamais de rétrocéder à Bruxelles les six communes à facilités, ni de créer un "corridor" à travers la forêt de Soignes. Ou Mme Milquet n'a rien compris (depuis longtemps!), ou son pensum francophono-belgicains constitue déjà un recueil de feuilles mortes, que le vent de l'automne va s'empresser d'emporter.
Autrement sérieux est l'article de Michel Quévit, démographe et professeur émérite à l'UCL. Reprenant un thème déjà développé dans La Libre Belgique, il peaufine dans Le Soir son opinion selon laquelle le confédéralisme est une chance pour les Wallons et les Buxellois, fustigeant au passage son collègue Francis Delpérée pour avoir qualifié (?) le confédéralisme de fédéralisme des cons : inadmissible, écrit-il. A l'opposé du point de vue de la présidente du CdH, Michel Quévit estime que la Communauté française doit disparaître et que ses compétences doivent être transférées aux régions wallonne et bruxelloise. L'espace nous manque pour analyser le fond de la pensée et de l'analyse de M. Quévit. Nous y reviendrons. Une remarque cependant : Dans les milieux rattachistes, on entend souvent dire que le fédéralisme est un échec total et que le condédéralime doit être rejeté. Tout dépend de savoir si l'on se place dans une perspective immédiate ou dans une perspective historique. La nouvelle et grande réforme de l'Etat belge qui s'annonce est la sixième ! Si l'on considère que chaque réforme, forcément insuffisante, a permis la suivante, on peut considérer que chaque étape a été utile et qu'il en sera de même de la sixième, qui n'est pas la dernière, car l'aboutissement final est évidemment la partition de la Belgique, qui disparaîtra de la scène internationale, permettant ainsi à la Wallonie de se rattacher à la France, notre voeu le plus cher.
Mais l'article le plus intéressant est sans conteste celui que Jules Gheude, président du Comité d'organisation des Etats-Généraux de Wallonie, publie dans L'Echo de ce vendredi. Le fédéralisme ayant échoué (à "sauver" la Belgique, ndlr), toute discussion visant à le réformer s'avèrera vaine, écrit-il. Le confédéralisme voulu par la Flandre n'est nullement une forme de fédéralisme plus poussé. Cette notion implique des Etats souverains qui, à un moment donné, décident de s'associer dans un certain nombre de domaines. Son application nécessiterait donc le démantèlement préalable du Royaume. L'auteur souligne que la Fandre - qui s'est érigée lentement en un Etat-Nation - est extêmement pressée de réaliser les fameuses "cinq résolutions" du Vlaamse Raad, votées il y a neuf ans déjà, qui s'inscrivent carrément dans un shéma confédéraliste et qui font toujours office, au Nord du pays, de bible institutionnelle(...) Pour M Gheude, la seule négociation encore envisageable ne peut porter que sur la répartition de l'héritage de l'Etat défunt(...) Il importe dès lors que les forces vives de Wallonie soient convoquées le plus tôt possible en Etatt-Généraux de façon à se prononcer sur la voie d'avenir à emprunter(...)
Une remarque encore : Dans La Libre Belgique, M. Francis van de Woestyne, un brin naïf, termine son éditorial par ces mots : Il faut quand même espérer que le dialogue démarre et qu'il se déroule sereinement. C'est possible, s'il n'est pas gangrené par nos ennemis communs, les nationalistes(...) Question : en quoi le nationalisme belge est-il plus acceptable que le mationalisme flamand ou le nationaliseme franco-wallon ? Réflexion : si les nationalistes flamands et franco-wallons sont les ennemis communs des belgicains, cela démontre, a contrario, que nos ennemis, à nous rattachistes, sont les belgicains et non les nationalistes flamands . CQFD.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Il serait temps, au CDH, que l'on renvoie Mme Milquet à ses fourneaux, et qu'on la remplace par quelqu'un de plus subtil et plus diplomate comme le ministre André Antoine, ou même Melchior Wathelet. Surtout pas Delpérée, en tout cas, qui est encore plus bêtement belgicain, que l'actuelle présidente.

Obi a dit…

Grande est la tentation de l'appeler Mme Mickey pour cause de charabia infantile et de gestuelle guignolesque.

Anonyme a dit…

Sur le site du RWF de Liège, il y a depuis 15 jours, un historique sur la Révolution de 1830.
C'esr fort intéressant,on y souligne notamment le rôle de la France, à l'époque pour sauver le jeune Etat belge d'une contre-offensive hollandaise.

Mais n'y a-t-il pas des sujets plus actuels à traiter, comme sur votre blog et celui de Claude Thayse, qui suivent l'actualité au jour le jour ?

Anonyme a dit…

Nos idées font leur chemin et nous ne sommes plus seuls.
Voyez les propos de Monsieur l'ambassadeur Albert Salon, glanés sur le forum de Voxlatina :

http://www.voxlatina.com/forums/viewtopic.php?t=4188&postdays=0&postorder=asc&start=30

Ce n'est plus seulement "la France d'en bas", comme dirait M. Raffarin, mais c'est aussi la France officielle !

Jean-René DHEUR

Anonyme a dit…

Voilà, c'est fait: la NVA vient de refuser sa participation à ces négociations "interinstitutionnelles"-bidon (22 lettres!!) et cette formation politique a bien raison de claquer enfin la porte à l'unanimité après 15 mois d'immobilisme et de crise larvée. On s’y attendait depuis longtemps ! Et à présent, que va décider le CD&V tout seul ? Privilégier le gouvernement et à fortiori perdre son cartel, ou privilégier son cartel et à fortiori faire chuter le gouvernement ? Car je voix mal le CD&V réussir tout seul à recoller les morceaux et faire perdurer ainsi le pourrissement. Par contre, la chute de ce présent gouvernement-bidon serait la crise dans la crise … la crise majeur belge cette fois-ci, une crise qui, espérons le, serait salutaire pour qu’enfin bon nombre d’esprits s’éclairent. Fini les sempiternelles belles formules sémantiques qui endorment l’électeur et qui sèment la confusion à tour de bras. Bonjour enfin l’humilité, la vérité et la rationalité.