Comme il fallait s'y attendre, les politiques "francophones" et les media qui les soutiennent se pâment devant la désignation de M. Herman Van Rompuy : "On peut être fiers" (Di Rupo), "Un moment historique" (Joëlle Milqiet), "Un homme d'Etat" (Louis Michel), "Un très grand honneur" (Béatrice Delvaux), "Un (petit) Belge à la tête de 460 millions d'Européens"(D.H.)...
Bof ! Ce boy-scout flamand, certes intelligent, est là pour deux ans et demi, tout au plus pour cinq ans si son mandat est renouvelé. Et alors ? C'est cela qui va régler les problèmes communautaires de ce "pays" artificiel, bancal, moribond et déjà décomposé qu'est la Belgique ?
Assurément non ! Et ceux qui se sont élevés contre cette désignation en écrivant au Président Sarkozy n'avaient pas de meilleurs arguments que les Britanniques. Relisez leur "Lettre" : il y est très peu question de la Wallonie, mais essentiellement des "droits des francophones" belgicains de la périphérie bruxelloise et même de l'intégralité de BHV.
Car c'est bien de cerla qu'il s'agit :le "contentieux intercommunautaire et bruxellois", la "protection des droits des 150.000 Belges de langue française [sic] habitant en périphérie de la Région de Bruxelles", "l'effacement de toute présence de la langue française autour de Bruxelles", la perte pour les "150.000 francophones de la périphérie bruxelloise du droit de voter pour des candidats francophones bruxellois aux élections législatives et européennes", le refus des responsables francophones "d'accepter la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde sans un élargissement de la Région bruxelloise", la "non-nomination des trois bourgmestres pourtant élus très majoritairement" [alors que ceux-ci n'ont été élus qu'en qualité de conseillers communaux et sont seulement des candidats-bourgmestres, que seule l'autorité de tutelle peut nommer], la "violation par la Flandre de la libre circulation et du libre établissement en utilisant des critères linguistiques pour accorder des logements ou des terrains", ou encore des perles comme "les intérêts de la francité[sic] en Europe et à la frontière de la France", ou, mieux encore, "les intérêts de la France et de la minorité profrançaise[sic] de Belgique", en précisant bien, pour ceux qui n'auraient pas compris : "Wallonie, Bruxelles et périphérie bruxelloise, soit 4,5 millions de personnes"...
Bref, c'est le programme du FDF que les signataires de la "Lettre" rappellent au Président de la République. Car de la Wallonie, de ses problèmes, de ses aspirations, de sa réelle francophilie, en tout cas à Liège, on ne parle guère dans ce pensum probruxellois initié par un fontionnaire français ! Une fois de plus, les Wallons sont amalgamés, fondus, absorbés dans ce magma francophone dont la "Communauté française" s'est faite la championne, et qui n'a ni consistance, ni âme, ni authenticité. Que des francophones bruxellois , comme M. Olivier Salomé, défendent cela, comme du temps de "4 millions 4", on peut le comprendre. Que des Wallons engagés et soucieux avant tout de l'avenir de la Wallonie dans l' ère "post-belgique" le fassent, on en reste pantois ! Il avait pourtant été convenu et précisé que les EGW s'intéressaient essentiellement , sinon exclusivement, à la Wallonie, même dans le cadre d'un éventuel futur Etat Wallonie-Bruxelles !
Ceci dit, réjouissons-nous du retour probable d'Yves Leterme à la tête du gouvernement fédéral (national, comme dit le cuistre socialo-monarchiste Di Rupo). Et croisons les doigts pour que les séparatistes flamands - les vrais comme Bart De Wever et la N-VA, pas les impérialistes - ne se laissent pas prendre au mirage de l'Europe et à l'euphorie de voir un Flamand à sa tête (Le Soir)! Quand on vous dit qu'il faut les soutenir et les encourager...
Tous les commentaires, hormis les anonymes et les injurieux, sont les bienvenus. A lire : un billet intéressant de Claude Thayse qur son blogue-notes.
16 commentaires:
NON
SI
Anonyme, ayez le courage de parler franchement avec votre vrai nom et prénom! On va finir par croire que les Anonymes sont tous René Thirion si ça continue!
A part faire des rodomontades, votre grand ami Bart se gardera bien de faire "exploser" la Belgique.
La Flandre a encore beaucoup a y prendre aux détriment des Wallons. Son réseau ferroviaire permettant les liaisons internationales en évitant la Wallonie n'est pas encore achevé, les pensions flamandes sont en déficit, les marques "Belgique et Bruxelles" ont encore et toujours une valeur ajoutée plus importante que la marque "Flandre".
Je me demande finalement si on pourra pas vous reprocher, en comptant sur la Flandre pour faire le "travail" à votre place, d'avoir appauvri la Wallonie.
@ François Lambert :
Si les Wallons d'aujoud'hui avaient le courage de ceux de 1950 et 1960, il ne serait pas nécessaire que les nationalistes flamands "fassent le travail à notre place".
Mais hélas, ce temps n'est plus. Les séparatistes flamands recueillent 37% des voix en Flandre, les rattachistes wallons 2%...
Concluez vous même.
L'autre Lambert...
Tant qu'à supposer, les anonymes sont peut-être quelqu'un d'autre que moi !
Mais comme je suis le diable en personne !
L'on ne prête qu'aux riches, dit le dicton.
Toujours le même message résistons mais laissons faire le travail par autrui
1- La nomination de Mr Van Rompuy ne
change strictement rien à l'agenda
Flamand .
2- Les raisons de cette nomination m'échappent, mais il est patent que le "couple " Sarkozy ( de triste mémoire)et Merkel ont agi en faisant abstraction des problèmes intérieurs du pays. Après tout, sur le plan pratique,l'Europe ( ou ce qu'il en reste)peut bien continuer à demeurer en l'état, à la suite d'une recomposition géographique intéressant la France et les Pays Bas.
3°- A trop se concentrer sur ce petit pays ,certes emblématique, on en oublie les grands enjeux Européens.
4°- Bien que je m'inscrive en faux contre les positions de Mr André Schreurs sur sa vision ethno-linguistique concernant Bruxelles ( elle est par ailleurs parfaitement contradictoire avec la philosophie
de fond qui légitime l'existence
de mon pays , la France ) , je le rejoints sur les bienfaits que cette nomination pourrait entraîner.
5° - Avoir Mr Van Rompuy, dont le flamingantisme et l'orangisme froid sont avérés, à la tête de l'Europe, permettra peut être d'engager une négociation avec le minimum de distance que le problème Belge requiert.
Van Rompuy à la tête de l'Etat Fédéral, c'est une chose. Le retrouver sur le devant de la scène
Européenne, cela en est une autre , et là son véritable poids apparaît
crument: face à la RFA et la France il n'est pas grand chose.
6° - a titre anecdotique,je ne suis stupéfait des louanges hypocrites de la classe politique Francophone,qui s'assoient évidemment sur les réactions du citoyen moyen.Mais dans quelle Belgique, Wallons et Bruxellois, pensent ils vivre ??? Connaissent ils simplement les rudiments les plus élémentaires de son Histoire et de sa trop évidente évolution?
Il y a un phénomème qui relève d'une quasi pathologie : l'homme
qui se refuse à l'inéluctable. en dépit de signes implacables et convergents.
Renaud Lachamp ( Paris )
La fameuse lettre au Président Sarkozy est une erreur monumentale, non tant pour la démarche en soi, mais pour son contenu et aussi pour sa diffusion en Belgique.
Qu'on ne vienne pas dire qu'elle ne devait pas être publiée...
Voici ce qu'on peut lire sur le blog "Francophone de Bruxelles" :
TITRE :Herman Van Rompuy : la réalité expliquée à la Présidence de la République française.
TEXTE :
"Ci dessous, la lettre envoyée cet après-midi par courrier postal à la Présidence de la République Française et aux 577 députés de l'Assemblée nationale.
ELLE SERA EGALEMENT ENVOYEE A L'ENSEMBLE DES ELUS DE BRUXELLES PAR UN COLLECTIF BRUXELLOIS ET AUX MEDIA DE BELGIQUE ET DE FRANCE."
Qu'on ne vienne pas prétendre que cette lettre n'était pas publique et ne devait pas être envoyée à la presse, sous peine de la plus grande mauvaise foi !
Qu'on ne vienne pas dire qu'elle ne défendait pas essentiellement, si pas uniquement des intérêts bruxellois !
TOUT CELA EST INCONTESTABLEMENT CONTRAIRE A L'ESPRIT ET AUX OBJECTIFS DES ETATS GENERAUX DE WALLONIE ET IL EST INCOMPREHENSIBLE QUE SON PRESIDENT AIT PU CAUTIONNER CETTE LETTRE EN LA SIGNANT EN PREMIER ET EN QUALITE DE PRESIDENT DES EGW!!!
Les insultes et grossièretés constantes dont M. Schreurs est l'objet sur ce lamentable blog anonyme "Francophone de Bruxelles", aurait dû inciter les auteurs de la fameuse "Lettre" à ne surtout pas l'adresser et la laisser publier à cet endroit.
Je ne comprends pas non plus comment M. Jamart maintient un lien avec ce torchon, un véritable lieu de délation et un dépotoir où n'écrivent que des détraqués.
Le livre de Monsieur Jules Gheude était pourtant excellent et prend bien ses distances par rapport à Bruxelles...D'après ce que j'ai compris, l'initiative de cette "Lettre" et son contenu si différent, si "pro-bruxellois", proviennent de cette rencontre organisée à Anderlecht par Monsieur Olivier Salomon et à laquelle assistait Monsieur Jacques Lenain. C'était sans doute un coup monté et Monsieur Jules Gheude s'est laissé influencer et manipuler...C'est dommage,si c'est vrai, parce que Monsieur Jules Gheude a beaucoup de talent, d'après ce que l'on m'a dit. Et d'ailleurs, j'ai lu son livre qui m'a beaucoup intéressée.
L'attitude et les opinions de Monsieur Schreurs m'horripilent. Je n'arrive pas à comprendre son animosité et son aversion envers les Bruxellois et les Flamands francophones. En tant que Fransquillon, je me suis toujours senti solidaire pour toutes les causes wallonnes et bruxelloises. Mon sort dépend du soutien que les autres francophones m'accorderont. Alors, si les wallingants se retournent contre nous et nous poignardent dans le dos, et qu'en plus ils veulent s'associer aux flamingants pour éradiquer toute trace romane en Flandre, alors ils trouveront à qui parler.
Comment peut-il, d'un côté, quémander l'appui logistique et même le soutien financier de la France, alors que de l'autre, il refuse toute solidarité avec ses compatriotes francophones. Pour les Français, nous sommes les petits belges; sans Bruxelles et la diaspora fransquillonne, les Wallons deviendront les mini Belges.
Si la Belgique éclate et devant la menace d'une mainmise flamande, l'opinion bruxelloise deviendra rattachiste, mais pas encore maintenant, laissons-la mûrir.
Monsieur Schreurs, permettez-moi de vous dire que les amis de mes ennemis sont mes ennemis.
@ Monsieur Lemmens :
Le conflit qui nous oppose est vieux, sinon comme le monde, au moins d'un siècle.
Je suis simplement fidèle à l'esprit et aux positions du Mouvement wallon dans lequel, pourrait-on dire, je suis né.
Mais sans doute ne les connaissez-vous pas, ce qui tendrait précisément à montrer tout ce qui sépare les francophones, surtout ceux de Flandre, des Wallons.
Puis-je vous conseiller, avant toute chose, de prendre la peine de consulter l' "Encyclopédie du Mouvement wallon" réalisée par l'Institut Jules Destrée. Dès les premières pages du tome I, vous découvrirez un article intitulé "Accord Schreurs-Couvreur". Vous lirez ensuite, dans l'un ou l'autre des trois tomes, les notices consacrées aux grands "leaders" du Mouvement wallon : Jules Destrée, Georges Truffaut, François Bovesse, Joseph Merlot, Maurice Bologne, André Renard, Fernand Schreurs, Jean Rey, Fernand Dehousse, Marcel Thiry et d'autres.
Si, en son temps, le fédéralisme a pu être obtenu, c'est grâce à un accord entre les fédéralistes wallons et les nationalistes flamands. Cette idée ne date donc pas d'aujourd'hui. A présent comme alors, notre ennemi, à nous rattachistes wallons, n'est pas la Flandre, mais l'Etat belge - encore unitaire à l'époque, fédéral depuis lors, mais toujours "belge".
Je ne pense pas que les Bruxellois souhaîteront un jour se réunir à la France, renonçant ainsi au statut actuel de Bruxelles, capitale européenne, pour devenir une petite région française. Je crois qu'il préféreront, si la Belgique éclate, devenir une sorte de Ville libre internationale. C'est en tout cas ce qu'indiquent tous les sondages d'opinion réalisés jusqu'à présent.
Quant aux francophones de Flandre, dont vous vous revendiquez, ne sont-ils pas les descendants de ces hautains fransquillons qui, à Gand, à Anvers, à Louvain - sans parler des noblions et hobereaux du "plat pays", méprisaient le petit peuple flamand et ne daignaient parler leur langue - ou leur patois à l'époque - qu'avec leurs domestiques ? Comment conciliez-vous le fait, d'un côté, de se réclamer des idéaux de la Révolution et de la République françaises, et de l'autre,de défendre le comportement antidémocratique de ces gens-là ?
Il y a quelque part, dans les propos de Schreurs, comme le reliquat de cette haine ancestrale que les Liégeois vouent à Bruxelles. Mon grand-père liégeois était comme ça. Cette détestation est aussi viscérale et plus ancienne encore que celle de certains Flamands à notre égard. Sans doute, pour ces Liégeois passéistes, s'agit-il du rêve ancien de leur puissance du temps de la principauté, largement perdue.
Il n'est pas impossible que plus qu'"alliés objectifs", ces Liégeois partagent dès lors quelque chose d'autre avec les nationalistes flamands : la rancoeur vis-à-vis du Bruxellois, dont la ville massacrée est cependant le seul endroit d'importance internationale dans ce pays moribond.
Je ne m'explique pas autrement le fait que Schreurs vomisse à ce point ce blog "Francophone de Bruxelles".
A l'attention de Monsieur Schreurs,
Bien que vous en sachiez certainement
plus que moi, citoyen Français, sur les arcanes du mouvement wallon, je m'inscris en faux contre certaines de vos conclusions :
1° - le nationalisme Flamand d'aujourd'hui n'est pas de même
nature que celui que les générations précédentes ont connu, si l'ont fait exception de la période des années 30-40 ( dont les fascismes ont constitué le soubassement idéologique européen )
2°- aucune situation Historique n'est figée par définition. Préjuger
des sentiments des Bruxellois de demain est aussi hasardeux que d'avoir envisagé dés 1947 la création d'un canton du Jura en Confédération.
Cela étant, je vous accorde qu'un
Bruxelles Française est peu probable en la situation telle qu'elle se présente aujourd'hui.
3° - Je suis frappé des termes auxquels vous avez sémantiquement
recours pour caractériser le mouvement national Flamand . Qualifier ce dernier d' impérialisme n'est pas neutre. Je suppose que vous connaissez les situations historiques au cours desquelles ce terme a été utilisé.
En tout état de cause, il a revêtu
soit un signe de reconnaissance codé, soit a correspondu à des slogans de bannières de manifestation.Merçi de préciser ce qu'il sous - tend dans votre esprit d'une manière éclairée et non équivoque.
Renaud.lachamp@wanadoo.fr
( pour l'identification ! )
@ à "Fluphe" :
Il y a peut-être du vrai dans ce que vous dites, mais le mépris des Bruxellois pour les Liégeois n'a pas son égal non plus.
Mon père, qui était avocat, m'a raconté un jour l'anecdote suivante, que je n'ai jamais oubliée.
Il faut savoir que mon père souffrait, si l'on peut dire, de la "Zugkrankheit", expression par laquelle, en Allemagne, on désigne la phobie de rater le train. Aussi, quand il devait plaider à Bruxelles, veillait-il à être toujours en avance à la gare des Guillemins.
Un jour, le train de Bruxelles eut du retard et lui-même arriva donc en retard au Palais de Justice de Bruxelles. Lorsqu'il se présenta au tribunal, le président,un rien condesendant, lui dit: "Je suppose, Maître, que vous venez de province?"- "Non, Monsieur le Président, je viens de Liège", lui rétorqua mon père. "Ah ! ces Liégeois", dit alors le Président..."Ah ! ces Bruxellois, dit alors mon père !"
C'est vrai qu'à Liège, il nous est difficile d'oublier qu'au temps de la splendeur de notre Principauté, qui rayonnait sur l'Europe entière, Bruxelles n'était qu'une petite ville flamande, même si Charles-Quint y installa sa Cour.
C'est l'occasion de rappeler aux francophonissimes de la capitale qu'il y à soixante-dix ans à peine, la langue usuelle de la majorité des habitants de Bruxelles était encore le néerlandais et qu'on ne pourra jamais mettre sur le même pied une vieille terre romane comme la Wallonie et un ancien bourg francisé comme Bruxelles, dont l'enrichissement s'est fait en grande partie au détriment de la région liégeoise, en raison d'une centralisation excessive, dont les Wallons ont eu autant de raisons que les Flamands de se plaindre.
"Il faut dégraisser Bruxelles", déclarait Georges Thône, le président du "Grand-Liège", en 1960...Il n'avait pas tort !
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