vendredi 13 août 2010

Laat ons "à l'amiable" scheiden !

C'est le titre de l'interview que notre ami, l'essayiste politique wallon Jules Gheude, à donnée à Het Belang van Limburg, à paraître demain samedi. Nous  nous réjouissons de cette initiative, car il est essentiel que les Flamands sachent qu'il y a aussi, en Wallonie, des personnalités lucides qui prônent un "divorce à l'amiable" entre Wallons et Flamands.
Divorçons à l'amiable, c'est ce que proposait déjà, il y a une dizaine d'années, à l'Ijserbedevaart (pélérinage de l'Yser), le président de cette manifestation annuelle : Scheiden, Waalse vrienden, scheiden en gaan naar de Notaris !
Car n'en déplaise au professeur Berendt, qui vient de s'exprimer dans une carte blanche du Soir, la partition de la Belgique n'est pas aussi compliquée qu'il le dit. Nous y reviendrons.

10 commentaires:

Français a dit…

Dans tous les cas, il est bien plus facile de séparer que de réformer, car la séparation induit une brusque accélération de l'Histoire durant laquelle des actes inconcevables en d'autres circonstances peuvent être pris. En l'espèce, dans l'exaltation ou le désemparement, les Wallons peuvent abandonner Bruxelles. Peuvent déclarer leur rattachement à la France. Peuvent prendre d'assaut les Fourons !

Ensuite, ce sera à la communauté internationale d'intervenir. Elle prendra les divisions internes comme frontières d'Etat. Elle discutera avec Bruxelles, cela ne concernera plus les Wallons. La Wallonie aura un statut particulier en France, et l'objectif de convergence administratif sera imposé. Disons 30 ans, c'est bien assez.

Dassy a dit…

Clash or not clash? J'ai en tête l'image d'une pièce de monnaie hésitant à tomber du côté pile ou du côté face.
Un des côtés réjouissants de la situation actuelle(en plus, par exemple, du désarroi des belgicains) c'est de constater comment nos journalistes sont devenus en quelques jours des régionalistes convaincus. Eux qui, depuis des années, ne pensaient, ne vivaient qu'à travers les communautés et particulièrement la communauté française (Etre régionaliste wallon était du dernier mauvais goût). Ils ont bien changé de discours.
On constate d'ailleurs, à ce propos, combien le maintien de cette détestable communauté française fut une erreur. Si la Flandre de BDW prétend scinder sur base des communautés, c'est bien parceque nous avons conservé cette communauté française. Si Bart avait en face de lui, pour le moment, deux régions (Bruxelles et Wallonie)il serait bien obligé se s'y plier.

Georges Martens a dit…

Dans le dernier article publié sur son blogue, Claude Thayse se demande si les partis traditionnels ne sont pas devenus (et il sous-entend clairement que ce n'est qu'une façade) régionalistes que pour - seulement - défendre Bruxelles ?

Intéressante réflexion !

Anonyme a dit…

Préférer la régionalisation des compétences fédérales, notamment en matière fiscale et de protection sociale, plutôt que leur comunautarisation c'est effectivement défendre l'intérêt bruxellois. Mais là n'est pas l'essentiel. Car régionaliser ou communautariser les DEPENSES, c'est (presque) facile. C'est autre chose de le faire pour les RECETTES. Dans ce cas, une "vraie" régionalisation profiterait à Bruxelles, et nuirait gravement à la Wallonie...Cela dit pour illustrer que toute confédéralisation durable du Royaume sera douloureuse pour les "francophones", quelle que sera la voie choisie (régionale ou comunautaire), si ça marche, bien sûr, l'idéal étant que ça ne marche pas, et donc qu'on en finisse (par la scission, qui ne sera pas "amiable", du seul fait de Bruxelles)...J.Lenain.

Français a dit…

Une ville ne devrait pas avoir son mot à dire. L'existence d'une entité bruxelloise est une aberration : conçoit-on Oran ou Alger négocier à part en 62 ? Pourtant, ces villes étaient peuplées majoritairement d'Européens. Alger était l'une des plus belles villes de France.

Un jour peut-être, les Bruxellois prendront une carte : ils se verront enclavés en pleine Flandre et constateront qu'Anvers, c'est la banlieue. Un jour aussi, ils prendront leur carte d'identité et constateront que papi ne venait pas généralement de la province de Luxembourg. Alors, quand les Bruxellois cesseront leur petit patriotisme localiste pour enfin s'assumer comme une ville brabançonne flamande d'expression française, ceux-ci pourront enfin régler leurs problèmes avec leurs cousins "pouilleux" qui ont maintenu le néerlandais.

Dans tous les cas, la Wallonie est totalement étrangère à cette dispute de couple.

Elodie Roupeau a dit…

@ J. Lenain : Il ne faut pas croire qu'une vraie régionalisation profiterait réellement à Bruxelles. Il est évident que les bruxellois espèrent récupérer les impots des Flamands et Wallons qui y travaillent. Mais dans la réalité, les activités qui les emploient seron évidemment "rapatiées". Il en va de même du transfert d'activités qui n'auront plus de raisons de se trouver dans une ville qui ne sera plus une capitale européenne. Qui vous dit que les institutions européennes ne seront pas transférées ailleurs (On en parle depuis un bon moment). Sachez aussi que les grands établissemets bancaires (mais ps seulement) envisagent également de se transférer au Luxembourg. Ce n'est pas ausi simple que ce que vous ne le croyez.

A. Schreurs a dit…

Le titre exact de l'interview de Jules Gheude, publié dans "Het Belang van Limburg" de ce samedi 14août, est :
"Aimabele scheiding",
précédé de
"Politieke essayist Jules Gheude wil Wallonië bij Frankrijk"

Anonyme a dit…

A Elodie ROUPEAU
1. Il est clair que, pour Bruxelles, le statu quo est préférable à toute forme de démembrement de la Belgique. Mais puisqu'il n'est plus possible, il faut bien choisir...une solution de moiondre mal.
2. Dans tous les cas, confédéralisation poussée et durable, ou séparation prochaine (et quel que sera alors le nouveau cadre étatique de Bruxelles), Bruxelles en pâtira sur le plan économique (sujet qu'il faut distinguer des finances publiques). Mais la Flandre aussi, si elle va trop loin, car Bruxelles est aussi une métropole économique flamande ...et wallonne, donc un "tout", dans lequel centre et périphérie sont étroitement liées. Là, donc, c'est la Flandre qui devra opter pour le moindre mal.
2. Pour modifier le siège des institutions européennes (de chacune d'entre elle) il faut l'accord de tous les membres (27 aujourd'hui), donc celui de la France. C'est donc là une "fausse" menace, typiquement d'origine belgicaine, brandie constamment pour interdire aux Bruxellois d'envisager un avenir non "belge"...
J.Lenain.

Stéphane Dohet a dit…

La régionalisation des recettes (les impôts, donc) ne me semble pas plus difficile que celle des dépenses. La Wallonie aurait moins si elle collectait elle-même ses impôts ? Possible, probable, "certain" diront d'aucuns. Et alors ? Cela voudrait-il dire que la situation serait figée à jamais ? Non, bien sûr. La Wallonie adapterait ses dépenses à sa nouvelle situation, à commencer par un définancement du niveau fédéral.

Elodie ROUPEAU a dit…

@ J. Lenain :
2. Attention quand même à ne pas trop réagir en terme de nations (au sens de ce que représentait ce terme au XIXème siècle. Le domaine de recrutement économique de Bruxelles couvre bien évidemment une partie des Brabants wallons comme flamands, c'est ce qu'on appelle "hinterland" en économie. Ce n'est qu'un indicateur de la taille d'influence commerciale en gros. A ce titre, on pourrait dire que Vallenciennes couvre le Hainaut wallon ou que Paris est dans l'hinterland e New-York.
Or, nous sommes au XXIème siécle et une instance a modifié les choses (qu'on l'apprécie ou non), c'est la Communauté européenne qui a décrété la libre circulation des Hommes (un peu) et des marchandises (surtout!). La zone d'influence économique d'une ville n'est plus arrêtée aux frontières politiques. Bruxelles ne disparaîtra pas, même si elle est limitée aux 19 communes. Les liens commerciaux et économiques ne disparaîtront pas. Cessons de faire peur aux gens.

2. Il ne s'agit pas d'inventions belgo-belges. Ce sont des discussions (ou des ballons d'essai) qui ont lieu au sein des instances européennes. Mais vous avez raison, ça n'a pas d'importance. Il en va tout auterement de ce qui se discute dans le monde bancaire que je connais mieux. Des plans de déménagement de sièges centraux de Bruxelles vers Luxembourg y existent bel et bien.